Une troisième nouvelle arrivée

Les portes du Grand Hall de Shima s'ouvrirent, poussées par une jeune fille vêtue tout en blanc. Elle avait l'air égarée, et elle essaya de rassembler ses souvenirs : elle s'appelait Sylphide, elle n'avait plus de parents, elle était allée à une académie où elle pensait qu'elle développerait ses pouvoirs d'élue de l'air, et elle avait effectivement beaucoup apprit et progressé là bas. Elle avait rencontrée une jeune fille, une élue de l'ombre, dont elle ne se rappelait plus le nom à présent, et s'était disputée avec elle en accueillant un nouvel élu de l'air. Cette fille l'avait étranglée si fort qu'elle lui avait cisaillé la gorge, et elle se souvenait qu'elle avait cru mourir, mais qu'elle s'était [accrochée à la vie en allant dans le corps du jeune garçon, Zéphyr. Celui-ci l'avait ensuite enterré près d'un noisetier, puis elle avait continué à vivre en lui jusqu'à qu'ils ne le supportent plus tout les deux, et Zact, un homme au puissants pouvoirs, les avait séparés mais 'esprit de Sylphide était resté bloqué dans une pièce remplie de cristaux. Puis, plus rien, elle ne se souvenait plus de rien jusqu'à ce qu'elle se réveille devant un bâtiment, et elle apprit qu'elle était dans un endroit un peu comme Tara, mais qui s'appelait Shima. Elle y vécu un moment, puis de nouveau, elle ne se souvenait de rien. Elle venait de se réveiller pour la deuxième fois devant cette porte, elle entra à nouveau dans ce hall, mais elle était perdue.

Elle se dirigea au centre du Grand Hall, et aperçu son reflet dans une vitre : ses vêtements étaient tachés de sang. Elle sentit quelque chose qui coulait de son coup, comme des gouttes de sueur, et elle se toucha la gorge puis regarda ses doigts : ils étaient ensanglantés. Elle se mit soudain à crier, et plusieurs personnes se tournèrent vers elle affolés, et quelqu'un lui demanda:

Qu'est-ce qu'il t'arrive?

Mais cette personne ne semblait pas voir le sang qu'elle avait sur elle, et elle se rendit compte qu'elle ne sentait pas de douleur. Elle se regarda à nouveau dans la vitre, mais ne vit plus de sang. Elle crut qu'elle allait devenir folle, mais elle ferma les yeux, inspira puis expira calmement et répondit le plus posément possible:

"Rien, merci, ça va bien, je n'ai pas comprit ce qui m'arrivait, je me suis sentie un peu mal, et j'avoue être encore un peu perdue"

Et elle ne mentait pas.

Lily marchait, pieds nus, sur l'herbe de la plaine de Shima, d'une démarche assez étrange il fallait l'avouer. La jeune fille, le regard de son seul oeil concentré sur les pieds, semblait s'appliquer à marcher sur des rochers jalonnant une rivière de peur de tomber dans l'eau. Son pas était hésitant et parfois elle semblait réfléchir avant de poser son pied à un endroit. Son oeil unique fixant l'herbe verte devant elle avec une grande attention. Le soleil était déjà haut dans le ciel bleu parsemé de nuages blancs et gonflés. C'était une belle matinée de printemps.
Tout à coup, l'élue de la terre s'arrêta net, sa jambe immobile en l'air. Quelque chose était la juste sous la plante de son pied. Le coeur de la muette se mit à battre d'exitation, c'était de la magie elle en était sure. Un esprit de la nature? Un farfadet? Si curieuse qu'elle était de découvrir à qui appartenait la faible lueur qui brillait à quelques centimètres de son pied, elle en oublia sa position instable et, son équilibre perdu, tomba en arrière...d'une façon plutôt pathétique il faut l'avouer. Elle resta quelques secondes le visage collé à l'herbe, appréciant sa fraîcheur puis se redressa brusquement, se rappellant ce qui l'avait autant intriguée. Lily regarda vivement autour d'elle, cherchant entre chaque tige pour retrouver l'étrange lueur. Elle finit par l'apperçevoir et se pencha doucement pour ne pas effrayer l'être, quoi qu'il soit. Ses sourcils se froncèrent et elle discerna, entourée d'un halo vert pâle et tremblotant, une minuscule silhouette humanoide et courbée, à la peau écailleuse, qui semblait respirer avec difficultée, un étrange liquide bleu s'écoulant de ce qui semblait être son épaule. La créature ouvrit un oeil jaune qui recouvrait une bonne partie de sa tête et regarda Lily d'un air implorant.
Le sang de la jeune fille ne fit qu'un tour, aussi délicatement que possible, elle prit la petite créature entre ses doigts pour la poser dans sa paume, puis elle se leva et se mit à courir vers la silhouette de l'Académie, des larmes d'inquiétude perlant à la commissure de ses paupière.

Elle déboula dans le hall dont les portes étaient déjà ouvertes pour que les élus puissent profiter de l'air pur jusque dans les salles communes. Au dernier moment elle apperçut une silhouette blanche devant elle et ses pieds nus dérapèrent sur le sol tandis que la force de l'inertie la poussait vers l'inconnue. Serrant les dents elle contractant tout ses muscles comme si cela pouvait la rendre plus lourde et posa ses mains sur sa poitrine pour éviter le maximum de chocs à son petit protégé. Mais le choc ne vint pas et Lily s'arrêta juste à temps. Ne perdant pas son temps en explications ni en excuses, et encore moins au regards suspicieux qui s'étaient également tournés vers elle, elle empoigna la robe de la jeune femme et la tira vivement pour attirer son attention, sa bouche ne laissant sortir que des sifflements étouffés. Elle ne la connaissait pas mais elle serait peut-être en mesure de l'aider à sauver la chose qu'elle avait trouvée, d'ailleurs ses vêtements blancs la faisait ressembler à un docteur, alors peut-être...

Sylphide n’eut pas à parler davantage aux gens qui la regardait pour leur dire ce qui lui arrivait, et cela la soulagea un peu. Ne sachant rien elle-même ni sur ce qui lui arrivait, elle n’aurait sûrement pas pu expliquer la moindre chose. Elle du cela à l’arrivée brusque et précipitée d’une jeune fille, et faillit l’en remercier tellement elle ne supportait plus l’atmosphère oppressante créé par son trouble. Celle-ci semblait très pressée et tenait quelque chose dans ses bras, quelque chose de trop petit pour que l’élue de l’air puisse voir de quoi il s’agissait. Sylphide faillit se faire percuter par l’arrivante mais elle s’arrêta de justesse et elle lui tira la robe pour se faire remarquer. Elle l’avait déjà remarquée, mais elle pouvait peut être paraître ailleurs avec son regard blanc laiteux, et la jeune fille insista en produisant des sons étranges ressemblant à des sifflements. Sylphide se tourna vers elle et lui posa une main fraîche sur le haut de la tête pour la rassurer, et lui sourit, espérant dissiper ses inquiétudes. L’élue de l’air ne comprenait rien à sa situation, son arrivée étrange, cette vision de sang qu’elle avait eut, et le fait de voir arriver quelqu’un qui réclamait son aide lui permettait de faire abstraction de ses problèmes pour se concentrer sur ceux de la jeune fille. Elle ressemblait à une enfant, simple et naïve, mais c’était du au fait qu’elle n’avait communiqué avec Sylphide qu’avec des sifflements et en lui tirant la robe, comme le font les petits qui veulent que les grands les regardent, mais elle devait être juste un peu moins âgée qu'elle, ce qui n’empêcha pas l’élu de l’air de se comporter comme si c’était une petite fille. Elle lui montra ce qu’elle tenait dans les bras, et Sylphide fut étonnée de ce qu’elle vit : la fillette lui montrait une créature verdâtre qui semblait être blessée, et dont un sang bleu coulait de son épaule. Elle lui parla doucement pour la rassurer, en essayant de comprendre ce qui se passait :

Comment t’appelles-tu ? Je veux bien essayer de t’aider, mais je ne vois pas trop comment m’y prendre, tu me comprends ?

Mais la fillette continuait de l’implorer du regard, sans rien dire. Pendant ce temps, les élus qui étaient dans le Grand Hall s’étaient reculés, inquiétés par ces deux jeunes filles qui ne leur semblaient pas très nettes, et par cette créature disgracieuse. Mais Sylphide s’en moquait, elle ne voyait que la demande muette de la jeune fille, et s’approcha pour regarder de plus près. La créature semblait sonnée, et la blessure à son épaule n’était pas la seule, elle avait plusieurs autres éraflures sur le corps. Mais tout cela était superficiel, heureusement. La plaie semblait être due à une griffure, et Sylphide se dit que, venant de l’extérieur, la jeune fille devait très certainement l’avoir trouvée dehors. Aussi, vu que le petit être avait la respiration saccadée, des éraflures et une blessure, il devait s’être fait attaqué par quelque chose de plus gros que lui, et avait couru pour lui échapper. A cause de sa petite taille, on pouvait penser que les éraflures étaient du au frottements des herbes ou des ronces s’il avait fuit, et la plaie devait être un souvenir de son assaillant. En tout cas, sa vie n’était pas en danger, et Sylphide rassura la fillette :

Ne t’inquiètes pas trop, il vivra, même s’il paraît faible. Il est juste sonné et essoufflé. Je m’en occupe il va vite se remettre, ce n’est pas la peine d’aller voir à l’infirmerie.

En fait, Sylphide ne voulait pas qu’on désinfecte la plaie avec des produits sur cet être dont on ne pouvait pas connaître les réactions à des remèdes qu’on donnait généralement aux humains. Elle sortit alors un mouchoir en tissus blanc dont elle ne servait jamais, et qui donc était propre et ne risquait pas de le contaminer, et allait en faire un bandage, quand elle pensa qu’il fallait peut être mieux rincer la blessure avant, et s’empressa d’aller humidifier un morceau du tissus à un robinet, non sans avoir recommandé à la fillette de ne pas bouger, puis revint aux bout de quelques secondes. Elle déchira le mouchoir en deux, et lava avec l’eau fraîche la plaie et les éraflures de l’être. Puis, avec l’autre moitié, elle fit un bandage à l’épaule en veillant à ne pas trop serrer, mais le sang bleu ne faisait plus que suinter. Enfin, elle se tourna vers la jeune fille et lui sourit.

Il est tiré d’affaire. Ses blessures n’étaient pas très graves, sinon, j’aurai été aussi affolée que toi. Mais je te conseille de le garder un ou deux jours pour voir s’il va mieux, et pour lui changer son bandage, ou mieux, l’enlever afin que la plaie sèche.
Je suis heureuse d’avoir pu t’aider, je m’appelle Sylphide.

De son côté, le petit être avait reprit une respiration normale et son halo vert pale était devenu plus clair et l’entourait tel une aura. Il fermait les yeux, et dormait calmement dans les bras de la jeune fille, et Sylphide aurait presque parié qu’il ronronnait, mais il y avait un tel bruit dans ce hall qu’elle n’en était pas sûre.

Lily ignora la question de l'élue de l'air quand elle lui demanda son nom et continua de tirer sa robe avec insistance, ses fins doigts continuant de tirer le fin tissu au risque, de le déchirer. Par chance cela n'arriva pas et l'interpelée porta son attention sur la chose. La jeune fille muette non plus ne voyait pas les regards suspicieux que les gens alentours lui jetaient. Enfin, elle était habituée et puis nombre de ces personnes faisaient partie de ses camarades de Tal qui l'avaient toujours considérée comme à part, sans pour autant la rejeter, il avaient accepté son silence et son désir de solitude ainsi que ses gestes inconsidérés et son caractère soupe au lait. Enfin pour l'instant, encore moins que d'habitude Lily ne se souciait pas de la définition précise des relations qu'elle entreprenait avec le reste du monde. Non, ses yeux verts d'habitude sans expression étaient rivés sur l'élue de l'air qui après avoir humidifié son mouchoir revint et l'appliqua avec expertise sur la créature qui grogna, tenta un peu de se débattre et, au moment ou Lily s'apprêtait à mordre la main de Sylphide pour qu'elle cesse de le faire souffrir, se détendit de nouveau, sa respiration sifflante reprennant un rythme normal et ses yeux globuleux se refermant peu à peu.

"Il est tiré d’affaire. Ses blessures n’étaient pas très graves, sinon, j’aurai été aussi affolée que toi. Mais je te conseille de le garder un ou deux jours pour voir s’il va mieux, et pour lui changer son bandage, ou mieux, l’enlever afin que la plaie sèche. Je suis heureuse d’avoir pu t’aider, je m’appelle Sylphide."

Lily hocha la tête tandis que la prénomée Sylphide lui expliquait comment changer le bandage. Elle ne quittait pas son protégé des yeux, comme si seul son regard le maintenait en vie. Quand l'élue de l'air se présenta
elle releva tout de même la tête et la dévisagea intensément...Sylphide.
Après une rapide réflexion elle décida que ça ne lui allait pas, c'était un prénom qui sonnait un peu trop dur pour le visage de la jeune fille. Elle décida dans la tête de l'appeler Alëa, de toutes façons personne ne le saurait sans doute jamais. Elle continua à la fixer et décida que ca lui convenait bien. Elle lui adressa un grand sourire, pui se pencha de nouveau sur le petit être qui dormait dans sa paume. Pour lui ce serait Sylphidus. Posant le nouveau nommé sur une seule de ses main Lily se mit à fouiller frénétiquement dans la poche de sa blouse blanche, après quelques secondes elle en sortit un objet étrange et arrondi qu'elle posa dans la main de Sylphide. C'était un gland, déja noirci par son début de composition. Il était plus gros que la moyenne et un peu humide. L'élue de la terre la regarda dans les yeux de manière solenelle. Elle avait trouvé ce gland au pied d'un des immenses chênes de Shima et il lui avait plu, elle comptait le garder pour voir s'il avait des propriétées intéressantes, mais elle devait bien ça à l'élue de l'air.

Sylphide regarda la petite avec curiosité, se demandant comment elle prenait la tournure des évènement, et ce qu'elle semblait prendre très à cœur, c'était la survie de ce petit être vert. Elle le fixa intensément dès que l’élue de l’air le lui remit entre les mains. Elle était concentrée, mais ce fut quand Sylphide lui dit son nom qu’elle releva la tête pour la regarder de ses yeux verts, et Sylphide les trouva magnifiques. En tout cas, en ce moment, son regard dévisageait celle qui devait être une inconnue pour elle, puis après l’avoir observée, elle lui fit un sourire, et ses yeux s’illuminèrent. Sylphide avait fini par comprendre que pour une raison qu’elle ignorait, la petite fille ne savait pas s’exprimer…par la parole seulement, car elle était impressionnée par la parole de ses yeux. Elle s’inquiétait pour l’être, et elle avait réagis quand Sylphide s’était présenté. Elle l’avait dévisagée d’une manière qui montrait clairement qu’elle se posait des questions sur elle, puis elle avait du trouver quelque chose à apprécier chez la jeune fille, puisqu’elle lui avait sourit. La jeune muette reporta ensuite son attention sur le petit être qui somnolait et le mit dans une main afin d’avoir l’autre libre pour chercher quelque chose dans son vêtement. Sylphide la regarda, toujours par curiosité, et elle eut la surprise de se voir offrir un gros gland, encore humide et il restait encore un peu de terre dessus. L’élue de l’air le tourna et le retourna dans ses mains avec intérêt, se demandant pourquoi la jeune fille le lui avait donné. Elle lança alors un regard opalin interrogateur vers la muette, et lorsqu’elle vit son air sérieux et son regard solennel, elle se dit que c’était important pour elle. Sylphide trouvait qu’elle se comportait vraiment comme une enfant, faisant de petite choses un grand symbole, quelque chose de très important et auquel elle tenait, alors la jeune fille se sentit touchée par la muette et se prit au jeu, qui n’en était pas un pour son interlocutrice :

Merci beaucoup, c’est un beau cadeau, je vais le garder dans ma poche. Il me portera peut être chance qui sait ? Tu l’as trouvé dehors je suppose, il y a beaucoup d’arbres différents dans la forêt, ça ne m’étonnerais pas qu’il y ait des chênes. Tu as l’air d’aimer la nature et les êtres qui l’habitent. Tu es une élue de la terre ? Quoique, ça ne veut rien dire, moi aussi j’aime la nature, et pourtant je suis une élue de l’air.

Elle essayait de penser à autre chose qu’à ses problèmes, elle était encore très troublée par ce qui venait de lui arriver. Elle avait choisit d’aider la jeune muette car elle l’attendrissait, parce qu’elle aimait aider les gens, mais aussi pour penser à autre chose. Cependant, ça n’était pas vraiment une solution, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir fatiguée et avait une boule dans l’estomac. Heureusement que la muette était là pour lui sourire, sinon elle aurait eut du mal à entrer dans Shima seule. Sylphide repoussa ses pensées loin, dans un coin éloignée de sa tête, et se força à sourire pour ne pas que la jeune fille voit son malaise. Mais elle avait un problème de communication avec elle, malgré l’éloquence de son regard, qui n’était pas non plus très coutumière. La jeune fille aux yeux verts avait des fois un regard vide d’expression, et Sylphide voulu savoir comment elle s’exprimait, plus clairement, et lui fit quelques conseils histoire de continuer la discussion. Savoir si elle était une élue de la terre n’était pas aussi important que connaître mieux la jeune fille, et Sylphide n’avait envie de poser des questions oui-non pour qu’on lui réponde en hochant ou as la tête

Dis moi, tu n’as pas un carnet pour écrire aux gens ? je vois bien que tu as du mal à parler, tu ne penses pas qu’écrire serait une bonne idée ? tu y a peut être déjà pensé. Sinon on peut aller en acheter un quelque part un jour.

Sylphide avait précisé un autre jour car, bien que cela ne lui dérangerait pas de faire visiter le peu qu’elle connaissait de l’académie, elle ne se sentait pas d’aller faire les magasins. Mais en attendant, si elles trouvaient un stylo et des feuilles cela suffirait, à moins que la jeune muette n’ait déjà tout cela.

» L'arrivée d'une nouvelle élue...
» arrivée un peu difficile...
» L'arrivée de Yume.....^^
» Arrivée de Shino..........
» Arrivée d'Enera