Dépenses des conseillers divins [Pv mathilde]

Dorgoth et Mathilde arrivèrent en ville, apparement il y avait une fête car le village était décoré de banderoles aux couleurs ocres et blanches, couleurs de la ville de Shima. Et de la musique provenait du centre ville. Des ballons de différentes couleurs s'envolaient et des senteurs de nourriture volaient un peu partout. Des enfants courraient de partout surexités parfois suivis de leurs parents tentant tant bien que mal de les retenirs.
Dorgoth jeta un regard interrogateur à Mathilde mais celle-ci ne semblait pas en savoir plus que lui sur l'origine de cette fête. Ils s'avançèrent donc main dans la main vers les rues marchandes quand ils y arrivèrent il étaient dans un bain de foule. La rue avait été fermée et plus aucun véhicule ne pouvait y passer.
Le maître des cendres entraîna la conseillère divin dans une rue adjacente et l'embrassa.

"Alors on fait quoi maintenant?"

Il avait murmuré ces mots comme s'il ne voulait pas que quelqu'un les entende. Il devait s'acheter des chaussures mais ça pouvait attendre. Et puis, il y avait une fête. Ils pouvaient bien en profiter.

Mathilde regardait la fête se dérouler autour d'elle, stupéfaite. Elle pensait être assez bien informée pour en être au courant. Elle constata une fois de plus, une pointe d'amertume dans l'esprit, qu'elle se renfermait de plus en plus sur elle même.

Elle était encore sur ces sombres pensées, les yeux fixés sur ses pieds, lorsque Dorgoth l'entraina dans une rue voisine et l'embrassa. Elle profita de cet instant de bonheur pour chasser les pensées qui l'assaillaient. Mais à sa question, elle ne trouva rien à répondre. Elle proposa simplement:

On a qu'a aller boire quelque chose.

Ces paroles lui rappelèrent le soir précédent, et elle demanda, avec un sourire, n'ayant toujours pas eu de réponse à cette question:

Au fait pourquoi vous vous êtes bourrés? Des problèmes?

Elle disait cela d'un ton détaché et léger, mais au fond, elle s'inquiétait un peu pour eux. Surtout pour Dorgoth, depuis la mort de son amie. Mort dont elle redoutait la véritable cause.

Dorgoth recula et se libéra des mains chaudes de Mathilde avec l'expression ironique de celui n'a rien à cacher. Il croisa les bras sans quitter le regard de la conseillère divine. S'inquiétait-elle vraiment où bien est-ce qu'elle était jalouse?

Oh rien de spécial, on s'était croisés dans le labo et notre rencontre s'était terminée sur un froid. Donc quand je l'ai vue seule dans le bar ben je lui ait offert un verre...et ça s'est terminé dans le parc où, heureusement, on t'as croisé."

Puis Dorgoth baissa les yeux sur les rangers de Mathilde, et une idée surgit dans son esprit il releva les yeux vers la jeune fille et lui sourit. Il lui attrapa de nouveau la main.

"Au fait, ca fait pas mal de temps que je voulais te demander. Tu les as achetées où tes rangers?"

Et il l'entraîna de nouveau dans la rue remplie de monde.

Mathilde sourit à la réponse. Surtout, elle imaginait bien Leila et Dorgoth en train de se bourrer, la nuit, dans un bar. Quand elle les avait trouvé, ils étaient déjà un peu remis, mais elle se serait amusée de les voir tout les deux juste après avoir bu. Puis elle baissa les yeux vers ses Rangers, dont le cuir était déjà un peu usé et répondit:

Désolée, je les ai achetées sur Tara. Mais tu peux en trouver ici, c'est évident.

Elle espérait pouvoir elle même s'en acheter d'autres quand les siennes seraient trop usées. Même si elle aimait bien gardé les mêmes chaussures le plus longtemps possible.

Tu veux qu'on aille voir si on en trouve?

"Ouais je veux bien"



Les deux conseillers divins se frayèrent donc un passage dans la
foule et se dirigèrent vers le centre épiant les noms des échoppes et
des différents magasins qui bordaient la rue de leurs enseignes. A
Shima comme à Tara tout était dans un style plutôt ancien qui avait
fusionné au cour du temps avec la technologie avançée offerte au
peuple par l'élu suprême. A mesure qu'ils se dirigeaient vers le
centre-ville la musique se faisait plus intense et la foule plus dense
et les deux élus devaient se serrer l'un contre l'autre pour ne pas se
perdre. Ils passèrent devant plusieurs magasins de chaussures mais
aucune ne vendait des rangers où quelque chose qui s'en rapporchait.
Arrivées en plein centre sur la place principale ils virent que la
musique était produite par des musisciens sur une estrade. De la où ils
étaient ils ne pouvaient pas les voir mais pouvait entendre d'où
provenait l'entraînante musique produite apparement par des instruments
à vent se raprochant des cornemuses et d'autres probablement de la
famille des cordes. Dorgoth qui tenait Mathilde par l'épaule se tourna
vers elle pour voir ce qu'elle en pensait.

Ils étaient maintenant arrivés face à une estrade de bois couverte de musiciens. Autour une foule dense les acclamaient. Sur le chemin, Mathilde avait cherché autour d'elle une boutique qui vendait les chaussures qu'ils voulaient. Mais en vain. Alors elle resta là, immobile, à coté de Dorgoth, à comptempler cette foule heureuse.

C'est un peu Moyenageux ici quand même.

Elle avait glissé ces paroles à Dorgoth avec un sourire malin. En effet, elle trouvait étrange d'aimer ce genre de musique un peu ancienne. Malgré ça, elle aimait bien le style vieillot de l'île. Ça lui donnait quand même un peu charme. Après ces longues minutes de réflexion, elle attrapa la main de Dorgoth et le tira hors de la foule.

Bon viens, je crois pas qu'on en trouvera ici des rangers.

Dorgoth se laissa entraîner par Mathilde et ils sortirent peu à peu de la foule et le maître des cendre soupira de soulagement quand ils se furent un peu éloignés. La musique n'était pas désagréable en elle même mais combiné avec la foule et le son légèrement trop fort ça devenait assez rapidement insuportable. La conseillère divine de la terre l'avait entraîné dans une rue plus étroite et moins fréquentée où la circulation piétonne était déja plus abordable -même si des véhicules circulaient parfois ce qui obligeait les conseillers divins à marcher sur les trotoirs. Ils descendirent une rue pavée quand soudain Dorgoth s'arrêta retenant Mathilde.

"Attends!"

Sous le regard interrogateur de la jeune fille qui s'étai retournée. Dorgoth pointa le doigt de l'autre coté le la rue. Il y avait une boutique plutôt sombre avec des objets exposés en vitrine qu'on avait un peu du mal à discerner. Une pancarte de bois était accrochée à une barre de fer et on pouvait y lire en lettres gothiques "Black Dog".

"Ca te dérange si on jette un coup d'oeil?"

Mathilde marchait maintenant plus lentement dans une rue pavée quand Dorgoth l'arrêta. Elle se retourna, surprise et regarda la boutique qu'il désignait. Elle ne l'avait pas remarquée en passant. Elle accepta d'un léger mouvement de tête et s'approcha. L'enseigne indiquait: "Black Dog" et la vitrine malpropre abritait des objets insolites.

Ils péntrèrent dans l'endroit et une sonnette retentit. Au fond de la petite pièce, derrière un comptoir de bois brut, un petit vieillard attendait des clients. Autour, la pièce était remplie d'étagères couvertes d'objets étranges. Sur le comptoir, des dizaines de bougies brillaient, éclairant à peine la boutique. D'un chuchotement à peine perceptible, Mathilde commenta:

C'est sinistre ici.

Dorgoth se pencha un peu vers elle sans cesser de jeter des regards perplexe autour de lui.



"En effet..."



Le maître des cendres s'approcha du comptoir, hésita un instant puis
donna un léger coup sur la plaque de bois pour signaler sa présence. Le
bruit produit lui fit désagréablement penser à quelqu'un tentant de
sortir d'un cerceuil. Il chassa cette pensée de son esprit et tenta
d'apperçevoir quelque-chose derrière l'encadrement de porte qui se
dressait derrière le comptoir de bois noir. Mais la pièce qui s'y
trouvait était plongée dans l'obscuritée et même la lumière des bougies
qui parsemaient le meuble devant le jeune homme n'arrivaient pas à
cerner l'arrière boutique. Dorgoth se tourna vers Mathilde mais la
conseillère divine de la terre était occupée à observer d'étranges
masques pousiéreux accrochés au mur et elle ne vit pas le regard
interrogateur que lui adressait le Maître des Cendres. Celui-ci
s'apprêtais à l'interpeler quand soudain un bruit de pas se fit
entendre, lent et appuyé. Dorgoth se retourna juste à temps pour voir
un quelqu'un sortir de l'embrasure de la porte. C'était un homme plutôt
jeune - Une vingtaine d'années- avec des cheveux noirs, légèrement
ondulés qui lui descendaient jusqu'aux épaules. Ses yeux étaient
également d'un noir impénétrable. Sa bouche était encadrée d'une fine
barbe soigneusement taillée. Il était entièrement habillée de soie noir
qui produisait un léger froissement quand il se mouvait. Il posa les
mains sur le comptoir et Dorgoth vit qu'elle étaient couvertes d'un
liquide vert.



"Bonjour, que puis-je faire pour vous?"



La voix du commerçant était curieusement mélodieuse, tandis qu'il
s'essuyait les mains sur un chiffon il planta son regard dans celui du
conseiller divin, attendant patiemment sa réponse. Dorgoth s'apperçut
d'ailleurs qu'il ne savait même pas pourquoi il l'avait appelé
puisqu'ils étaient juste entrés par curiositée.



"Ben, on était juste venus pour visiter...mais je me demandais...quel genre d'objet est-ce que vous vendez ici."



L'autre haussa les épaules et jeta le chiffon, maintenant taché de vert, dans un tiroir.



"Oh, un peu de tout...des choses que j'ai trouvé dans mes voyages
un peu partout...en tout cas si vous avez besoin de moi pour quoi que
ce soit n'hésitez pas!"



Dorgoth le remercia puis revint vers Mathilde pour voir où elle en était.

Mathilde s'était arrêtée devant une étagère. Son attention était fixée sur une brosse, à dents, au manche de bois, de fabrication naturelle, disait un écriteau. Elle avala sa salive, en se demandant en quoi pouvait être faits les poils grisâtres qui dégageaient une odeur horrible. À coté, fixé sur un socle, il y avait une longue tige de roseau creusée. Dans un étui, de petites fléchettes de métal complétaient l'arme indienne.

Interressée, Mathilde saisit la tige et passa ses doigts sur bois sculpté de formes étranges et exotiques. Alors, avec un sourire, elle interpella le vendeur et lui demanda le prix et lui acheta l'objet, avec les fléchettes. Il lui tendit une fiole, lui expliquant que les flèchettes devaient être trempées dedans pour, étants imbibées de poison, achever leurs victimes. Mathilde regarda la fiole, tentée, puis la reposa.

Je ne souhaitais pas m'en servir sur quoi que ce soit de vivant pour le moment. Si j'en ai besoin, je repasserais.

L'homme rangea la fiole et Mathilde se tourna vers Dorgoth, histoire se savoir s'il voulait partir ou s'il comptait faire des achats.