Tite nuit dans le bureau des conseillers divin [Pv Dorgoth]

Ipiu ouvrit une paupière, puis l'autre, avant de les refermer brusquement et de cligner les yeux. Elle se retourna sur le ventre en gémissant et en étouffant un baîllement sur le matelas. Ce fut l'odeur des draps qui la poussa à lever la tête. La jeune fille jeta un bref regard sur la pièce et se redressa péniblement en position assise. Elle se frotta les yeux tout en continuant d'observer la chambre.. qui ressemblait bizarrement à un bureau avec toutes ces paperasses. Ses yeux se posèrent enfin sur la masse immobile allongée près d'elle et qui peinait à tenir sur le petit lit. Ipiu sourit et se dégagea adroitement, poussant Dorgoth vers la partie plus confortable du matelas. Elle se leva et se dirigea vers la fenêtre : la matinée était bien avancée, il devait être aux environs de 10h. L'élue de l'ombre se détacha les cheveux et, visant un fauteuil, alla s'y asseoir.

Elle se tenait maintenant en face d'un bureau, vieux mais très élégant. Le sourire aux lèvres, Ipiu fixait Dorgoth sans se lasser. Elle se balançait en arrière, doucement et en faisant le moins de bruit possible pour ne pas le réveiller. Il lui faisait penser à un petit bébé innocent et elle retint un gloussement tandis qu'elle tournait la tête. Soudain un ronronnement retentit à ses oreilles et elle revint vers le bureau. Curieuse, elle se leva, contourna un tas de dossiers et documents divers qui trainaient et chercha la source du bruit. Elle aperçu enfin une petite forme poilue, de couleur noire, qui se prélassait joyeusement sur le bureau. Ipiu fronça les sourcils et tendit un doigt hésitant vers l'animal, lui effleurant les oreilles. Aussitôt celui-ci bondit et se jeta sur sa main, l'attrapant entre ses pattes griffues. L'élue de l'ombre sursauta et tenta de se protéger mais elle n'en eut pas le temps : l'espèce de chaton l'avait déjà relachée et, comme s'il l'avait reconnue, commençait à la léchouiller en ronronnant fortement. Ipiu s'immobilisa et se rapprocha timidement avant de le carresser. Cette fois-ci l'animal se laissa faire et elle l'observa, admirative : on aurait dit un chat, mais sans vraiment le qualifier de tel, et sa fourrure était d'un noir profond avec quelques taches rouges flamboyantes sur son torse et ses oreilles, même un peu sur sa queue. La bonne humeur de l'animal était contagieux et Ipiu eut l'impression d'avoir le coup de foudre pour cette petite boule de poil qui avait maintenant quitté le bureau pour bondir sur le lit de camp et fourrer son museau contre la joue de Dorgoth.

La jeune fille retourna s'asseoir, un paquet de biscuit au chocolat fraîchement trouvé dans la main, attendant de voir la réaction de son amoureux.

Dorgoth, qui dormait d'un sommeil profond, se vit tirer de ses doux rêves par la sensation bien réelle de quelque-chose d'humide qui frottait frénétiquement a joue. Emergeant peu à peu il ouvrit un oeil découvrant une pupille aux couleurs cuivre sombre et fronça les sourcils en s'apperçevant que son champ de vision était entièrement obstrué par un museau et deux yeux félins qui le regardaient avec un air interrogateur et étrangement intelligent. Dorgoth ouvrit son autre oeil et continua de le fixer en commençant à se demander s'il était vraiment réveillé.
Puis lentement il sortit la main de sous la couverture et commença à caresser la tête du...de quoi au fait?
La créature se mit à ronronner en fermant les yeux et Dorgoth décida que c'était un chat même s'il avait de sérieux doute à ce sujet. Tandis que ses doigts parcouraient la fourrure soyeuse du...chat, il commençait peu à peu à se remettre les idées en place. Il quitta soudain les yeux du chat pour lever les siens vers son bureau. Ipiu était dans son fauteuil, le regardant avec un air amusé tout en piochant dans un paquet de biscuits. Dorgoth eut un sourire mi-gêné mi-amusé. Il posa le chat sur le sol malgré les protestations de celui-ci et s'étira dans un grognement. Puis, rejetant la couverture sur le coté il se leva, remarquant du même coup qu'il était toujours habillé -heureusement qu'il ne transpirait plus. Il se leva et dans le même mouvement fluide vint déposer un baiser sur les lèvres d'Ipiu. Au bout de quelques seconde il quitta ses lèvres et prit un biscuit.

"Bien dormi?"

Dit il avant de caler le biscuit entre ses dents et de lui adresser un sourire provocateur.

Un sourire amusé au bout des lèvres, Ipiu regarda Dorgoth : Il avait les cheveux en bataille, les yeux fatigués.. Elle acquieça et étouffa un baillement.

_ Et toi ?

Ipiu reprit un biscuit et attrapa la main de Dorgoth pour l'amener vers elle et le faire asseoir aussi sur le fauteuil. Le paquet de gateaux sur les genoux et dorgoth juste à coté.. Ipiu soupira d'aise et posa sa tête sur l'épaule du garçon.

_ Enfait on est ou ? Je sais plus comment je suis arrivée ici..

L'élue de l'ombre observa le chaton qui était remonté sur le lit. Il s'amusait maintenant avec la couette, roulait sur lui même et bondissait sur un ennemi invisible, exécutant des pirouettes dans les airs. Ipiu rit et leva les yeux vers son amoureux.

_ Et lui, d'où vient-il ? J'en ai loupé des choses hier soir !

Dorgoth hocha la tête et, se laissant guider par l'élue de l'ombre, s'assit à coté d'Ipiu. Machinalement il reprit un biscuit et le croqua tandis que son autre bras passait autour des épaules de la jeune fille. Dorgoth poussa un soupir tout en mâchant le gâteau. Il lui semblait particulièrement bon. Mais peut-être que c'était dû à la présence de la jeune fille tout près de lui. Cette présence qui rendait les choses si...différentes.
Le maître des cendres eut à peine le temps de sortir de ses pensées que déja sa petite amie lui avait déja posée deux nouvelles questions...dont une auquelle il ne pouvait pas répondre avec une extrême exactitude.

-Il vient de...je sais pas vraiment en fait. Je crois que c'est nous qui l'avont en quelques sorte "créé" enfin on peu plutôt dire qu'il s'est invité..."

Le garçon jeta un regard réprobateur à la créature qui laissait la marque de ses griffes sur sa couverture puis finit par sourire et embrassa le front de la jeune fille.

"Et pour ta deuxième question tu est dans ce qui est censé être le bureau des conseillers divins du feu, lieu où rêgne la droiture la propreté et la sérénité."

Tout en prononçant ces mots il regarda avec une expression ironique les amoncellements de choses diverses et variées qui recouvrait une bonne partie du parquet verni.

"Et c'est aussi ma chambre par la même occasion, je m'y sent mieux que dans les dortoirs."

Ses yeux convegèrent vers le visage d'Ipiu et il l'embrassa dans le cou.

"C'est plutôt intime."

"Créer ? Mmm, interressant.."

Ipiu écouta Dorgoth lui répondre, plus interessée par ses baisers que par le contenu de ses paroles. Elle acquieça distraitement, attrapa la main du garçon et l'amena sur ses lèvres pour y déposer un baiser tout doux. Alors comme ça, ce chaton était né hier, sûrement pendant cet instant magique de fin de soirée. D'ailleurs si on l'observait bien, sa fourrure détenait les deux couleurs de leurs pouvoirs : noir et rouge. Ipiu regarda l'animal avec admiration, se sentant déjà déborder d'affection pour lui.

La jeune fille reporta son attention sur Dorgoth, sourit en le voyant rire. Il était tellement beau.. Comment ne l'avait-elle jamais vu ? Elle aurait pu passer à coté sans même s'en rendre compte... Si elle n'était pas venue au bal, rien de tout cela se serait produit.. Ipiu frissona rien qu'à y penser et enlaça étroitement le jeune élu, l'embrassant également dans le cou. Décidement, l'amour lui réservait bien des surprises. Elle se recula, chercha les lèvres de Dorgoth et l'embrassa encore et encore. Soudain, un énorme bruit retentit derrière eux et Ipiu se retourna vivement, interrompant leur baiser. La fenêtre, encore intacte l'instant d'avant, laissait place à un trou béant dans le carreau droit. L'élue de l'ombre se leva prestement et se rua vers la fenêtre pour l'ouvrir. Mais qu'est ce qui s'était passé ? Et surtout.. Elle regarda par terre, autour d'elle. Aucun objet n'avait atterit dans le bureau, elle voyait juste des morceaux de verre brisés. Avec une mauvaise intuition, elle se pencha vers le vide et tenta d'apercevoir quelque chose. Mais rien...

Se détournant du dehors, elle interrogea Dorgoth du regard. Waou, pendant un instant elle avait cru que.. Son regard se dirigea vers le lit. Son coeur fit un raté et Ipiu regarda Dorgoth avec effarement.

_ Merde Dorgoth ! Il est où le chat ??

Dorgoth, qui avait suivi Ipiu jusqu'à la fenêtre, aussi intrigué qu'elle, sentit son sang se glaçer quand l'élue de l'ombre fit allusion au chat qui manifestement n'était plus dans la pièce. Le maître des cendres jeta un regard à la porte mais celle-ci était fermé solidement et même si le chaton avait réussi à l'ouvrir grace à ses pouvoirs ils s'en serainet forcément aperçus. Dorgoth sauta d'un bond sur la fenêtre et envoya instinctivement des sondes magiques en éspérant repérer l'aura de l'animal. Mais aucune réponse ne lui parvint. L'idée de l'appeler lu traversa l'esprit mais il ne se rappelait pas lui avoir donné de nom. Il soupira jetant un regard panoramique partant du ciel bleu qui s'étendait au dessus de la forêt sur sa droite jusqu'au lac qui reflétait les reflets du soleil.
Dorgoth se mit en position accroupie. Peut-être était il parti de son plein gré, peut-être avait-il été enlevé, peut-être fallait-il partir à sa rechercher, peut-être ne reviendrait il jamais.
Un nouveau soupir d'anxiété s'échappa d'entre les lèvres du conseiller divin, il tourna de nouveau la tête vers Ipiu elle avait l'air très inquiète elle aussi. Mais après-tout peut être se faisaient-ils du soucis pour rien et que la créature rouge et noire allait ressurgir d'un instant à l'autre...mais le doute persistait dans l'esprit de Dorgoth. Se tournant totalement vers Ipiu il lui prit le bras tentant d'afficher une mine appaisante sans grand succès.

"...On fait quoi?"

Ipiu regardait Dorgoth avec l'espoir qu'il ait une idée en tête, mais elle s'aperçu bien vite que le conseiller Divin était aussi perdu qu'elle. Mais que s'était-il passé ? Avaient-ils créé un chaton suicidaire ? Ipiu baissa la tête, honteuse d'être si triste, de s'être attachée si vite à une boule de poil, et en si peu de temps.. Elle alla enlacer Dorgoth, cachant sa tristesse le temps qu'elle la ravale.

L'élue de l'ombre frissonna, l'air froid continuait d'entrer dans la pièce par la fenêtre toujours ouverte. Elle se détacha de son amoureux et alla fermer la fenêtre, non sans jeter un dernier regard vers l'extérieur. La matinée avait si bien commencé.. Pourquoi avait-il fallu que le chaton tente un suicide sans aucune raison manifeste ?

La fenêtre refermée, Ipiu s'y appuya et referma les yeux. Elle soupira, et les rouvrit, quand soudain elle aperçu une masse qui ressemblait fort à un oiseau voler vers l'académie. Mais attention, c'était un oiseau spécial en vérité : Il avait un corps petit mais des ailes rouges gigantesques. Comme un sixième sens, Ipiu rouvrit prestement la fenêtre. En quelques battements d'ailes, l'oiseau arriva à destination et s'engouffra dans le bureau pour atterir sur le lit. La jeune fille se rua vers l'animal pour vérifier si c'était bien ce qu'elle pensait, si c'était bien lui.. Quand ses yeux croisèrent ceux de l'oiseau, elle s'aperçu effectivement que c'était les mêmes que ceux du chaton, toujours emplis de malice.

Ipiu se renversa par terre et éclata de rire. Rire nerveux, rire de joie, elle ne pouvait plus s'arrêter. Elle releva la tête vers Dorgoth.

" Dorgoth ! C'est lui, c'est le chat ! Il peut se métamorphoser ! dit-elle entre deux hoquets."

Des dizaines d'hypothèses se bousculaient dans le cerveau de Dorgoth tandis que les éléments s'enchaînaient. Quand Ipiu rouvrit brusquement la fenêtre le maître des cendres -qui de la où il était ne voyait pas l'oiseau qui volait vers la tour- fit un pas dans sa direction, instinctivement, comme si celle qu'il aimait allait brusquement suivre le chemin qu'avait fait l'animal il y a quelques secondes...enfin qu'il aurait du faire. Quand il vit l'élue de l'ombre faire un pas en arrière puis une masse informe atterrir sur son lit son coeur ralentit un cour instant avant de faire un nouveau bon tandis que l'évidence se présentait à lui. Bien sûr il pouvait se métamorphoser, il lui en avait donné la preuve la nuit dernière mais il ne s'en était pas rappelé vu son état de fatigue à cet instant là. Il resta figé quelques secondes tandis qu'Ipiu se mettait à rire.

" Dorgoth ! C'est lui, c'est le chat ! Il peut se métamorphoser !"

Ces dernières paroles vinrent confirmer ses pensées. Il poussa un soupir de soulagement, se détendant enfin et esquissa même un sourire. Lui qui ne s'attachait pas facilement il avait dans la même pièce les deux seules exceptions à cette règle. Tandis que son rythme cardiaque revenait à un niveau acceptable il se dirigea vers Ipiu et, l'aida à se relever en la soulevant doucement par les hanches. Une fois qu'elle fut sur pied il l'embrassa sensuellement dans le cou pour faire bonne mesure. Un piaffement d'impatience provenant de son lit capta son attention alors qu'il respirait avec délice le doux parfum d'Ipiu.
Tournant la tête il aperçut l'oiseau qui dès qu'il croisa son regard sembla hocher la tête puis voleta jusqu'à la fenêtre et se posa sur son rebord les regardant une nouvelle fois avec une lueur d'impatience dans le regard.
Dorgoth prit la main d'Ipiu et se dirigea vers la fenêtre dès qu'ils furent à quelques pas de lui l'animal décolla de nouveau voletant un peu plus haut semblant toujours les attendre.
En souriant le maître des cendres hocha la tête puis avec une expression enjouée se tourna vers Ipiu. Un nouveau baiser.

"On y va?"

"Bien sûr"
Ipiu prit le devant et s'approcha de la fenêtre. D'un bond elle grimpa sur son rebord et se pencha pour continuer à suivre l'oiseau des yeux. Celui-ci prenait de l'altitude et planait lentement vers le toit. Sans marquer la moindre hésitation, Ipiu formula sa clef de l'esprit et de grandes ailes noires apparurent aussitôt. Avec un sourire en coin destiné à Dorgoth, la jeune élue se laissa tomber dans le vide.
Un instant plus tard elle repassait devant le bureau des conseillers divins et elle nota que la pièce était désormais déserte. Dorgoth devait avoir sauté à sa suite. Laissant ces pensées de coté, Ipiu continua à suivre l'oiseau. Celui-ci avait pris de la vitesse et ne semblait pas préoccupé de savoir si on le suivait ou pas. La jeune fille le rattrapa un peu mais essaya de rester à une distance convenable. Elle attendait Dorgoth, d'ailleur elle sentait son aura toute proche : il arrivait. Effectivement, deux secondes plus tard il volait en sa direction.

Ipiu lui sourit et, dès qu'ils furent au même niveau elle lui saisit la main.

" On traîne ? "lança-t-elle avec une mine moqueuse.

Détournant la tête, elle chercha l'oiseau des yeux et l'avisa, perché sur le rebord de la plus haute tour de l'Académie. Maintenant, il avait l'air de les attendre.

D'un mouvement fluide, tel un félin Dorgoth sauta lui aussi par la fenêtre à la suite d'Ipiu, mais sans ses ailes contrairement à l'élue de l'ombre. Il se laissa tomber jusqu'à ce que le vent fasse apparaître des gouttes aux coin de ses paupières fermées, puis mentalement il réçita sa clé de l'esprit et ses ailes apparurent, immenses et crépitantes. Le maître des cendres, ne semblant pas se soucier de leur soliditée les déploya sur toute leur envergure, stoppant sa course d'un coup sec. Sans perdre de temps il fit disparaître les larmes sur ses joues dans un grésillement et releva les yeux vers le ciel. Dans le bleu du ciel matinal se découpait une silhouette noire, statique et qui semblait l'attendre. Avec un sourire Dorgoth remonta douçement jusqu'à l'élue de l'ombre, celle-ci le fixait avec un air goguenard.

" On traîne ? "

Dorgoth lui renvoya un sourire qui en disait long sur son envie de lui répondre mais, évidemment il ne dit rien. Tournant lui aussi la tête vers l'oiseau il prit cette fois-ci les devant, il prit Ipiu par la taille, sans vraiment savoir à quoi s'attendre avec ses ailes. Mais celles-ci, comme pour la robe de la jeune fille la soirée précédente, se dissipèrent au contact du torse du garçon contre le dos d'Ipiu, se refformant en légers filaments noirs autour de lui. Mais il ne se souçiait plus de ça, s'élevant en douçeur vers l'oiseau qui les attendait les serres accrochées à la bordure du toît, une expression indéfinissable dans l'oeil. Entre la malice et l'impatience...avec une pointe d'amusement peut-être.
Le maître des cendres posa les pieds sur les tuiles. Le toît de la tour était légèrement pentu mais Dorgoth avait déja fait beaucoup de siestes sur les toîts à tara, les jours d'été et il était maintenant habitué à se mouvoir sur les toîts. Ses ailes disparurent et ses mains quittèrent les hanches d'Ipiu pour prendre l'une de ses mains.
Ce ne fut qu'à cet instant que le maître des cendres releva la tête. Et son regard plongea dans l'immensitée et la beautée du paysage qui se trouvait devant lui.
Tout Shima était éclairée par le soleil matinal qui éclairait plaines et bois d'une lumière chaleureuse. Le garçon en avait le souffle coupé. L'île, vue d'ici, avait un aspect totalement différent. Les immenses arbres semblaient ne vouer leur taille qu'au fait que celle-ci accentuait la beautée du paysage vu de la tour. Le lac semblait lui aussi différent. C'était un autre monde.
Dorgoth se retourna vers l'oiseau qui les observait et il crut perçevoir un battement de paupières sur son oeil comme...un clin d'oeil?
Il se retourna vers Ipiu et posa son menton sur son épaule.

"C'est...magnifique."

Il l'embrassa dans le cou.

Enlacée par les bras de Dorgoth, Ipiu se perdait dans la contemplation de l'aurore. Elle l'avait vu tant de fois mais ce n'était jamais le même assemblage de couleur, jamais le même tableau.. La forêt, habituellement froide et sombre, s'éclaircissait sous les premiers rayons du soleil et semblait accueillir la journée les bras ouverts. Et puis là c'était vraiment différent : elle se sentait libre, heureuse, prête à surmonter les milles obstacles de la vie... c'était ça alors, être amoureuse ? Ipiu leva les yeux vers Dorgoth qui admirait lui aussi ce paysage presque féerique. Il était tellement beau, plus beau que toutes les aurores qu'elle avait pu contempler jusqu'alors. Elle le laissa l'embrasser et posa son regard sur le soleil naissant, le fixant jusqu'à ce que le vent frais lui arrache quelques larmes, puis elle ferma les yeux et se retourna pour pouvoir serrer son amoureux dans ses bras.

La jeune fille inspira profondément, profitant de l'air frais qui circulait à cette hauteur et qui propageait l'odeur de Dorgoth tout autour d'elle. C'était un moment unique, elle le savait, mais sûrement aussi le début d'une belle histoire. Elle s'écarta un minimum pour pouvoir plonger son regard dans celui du maître des cendres et lui gratifier un sourire reconnaissant avant de l'embrasser fougueusement.

" Tu te donne des airs, mais finalement tu es bien romantique " murmura t-elle sournoisement entre deux baisers.

Puis, l'empêchant de répondre, elle ajouta :

" Je t'aime "