L'heure de l'impuissance [pv Jude]

Cela faisait à peine quelques heures que Xilian était obliger de laisser son "autre côté" faire ce qu'il voulait. Il était réduit à l'impuissance au fin fond de son esprit pendant que l'autre cherchait un moyen de devenir plus fort et de s'amuser autant que possible. Ce dernier avait prit un malin plaisir à profiter du lien qui s'était créé entre Xilian et Tania. Maintenant il se pavanait dans la forêt, usant de flammes blanches pour terroriser les animaux qui y vivaient. Seul son rire sadique et tonitruant brisait le silence de la nuit, un rire qu'il s'évertuait à pousser de plus en plus fort. Seulement plus cela allait et plus il se sentait à l'aise dans ce corps qu'il n'avait jamais monopolisé jusqu'à maintenant. Il ne manquait plus qu'une chose pour qu'il soit totalement comblé, une proie à se mettre sous la dent. Comme il n'y avait personne en pleine nuit dans la forêt il tuait le temps à créer de petites flammes au bout de ses doigts tout en jetant des regards plein de cruauté aux écureuils qu'il faisait fuir.

"J'aurai jamais cru que cet endroit serait aussi ennuyeux... Je me demande ce que tu peux lui trouver..."

Il poussa un profond soupir, parlant à lui même, enfin à Xilian.

"Et puis personne ne se balade en forêt à cette heure de la nuit, surtout seul..."

Mais il dut vite ravaler ses paroles car des bruits de pas se faisaient entendre un peu plus loin. Avec rapidité et agilité l'adolescent se hissa sur une branche et grimpa suffisamment haut dans l'arbre pour voir sans être vu. Après quelques secondes une fine silhouette se découpa dans la nuit et c'est avec un sourire assez effrayant que le jeune s'apprêtait à descendre faire connaissance. Il sauta alors de branches en branches avant d'arriver derrière sa "proie" en silence.

"C'est une heure bien tardive pour sortir, surtout seule..."

On devinait dans sa voix un soupçon d'ironie et de perfidie, ce jeune homme là n'avait vraiment rien à voir avec son "colocataire".

Il faisait froid. Pourtant, elle ne voulait pas dormir dans le château, où elle se sentait oppressée après y avoir passé une journée fatiguante. Elle avait pris le soin d'enfiler plus qu'une jupette et un débardeur: elle avait donc revêtu un grand pull et enfilé sous sa jupe un jeans, qu'elle avait rentré dans ses New Rock. Et c'est de cette façon extravagante qu'elle repartait vers la forêt, où elle comptait passer la nuit.
Elle n'avait pas peur. En fait, elle n'avait jamais peur. Elle ne craignait pas la mort, et la mort étant la pire chose qui puisse arriver, elle ne craignait rien. Depuis son enfance, elle était tombée si bas qu'elle ne se relevait plus. Elle ne se relèverait plus.
Elle était pervertie par le malheur, complètement prête à tout, prête à se donner pour les dernières causes qu'elle croyait juste. Et ce qu'elle croyait juste, c'était faire payer au monde entier ce qu'elle avait enduré jusque là.
Elle avançait. Elle marchait, d'un pas furtif à travers les bois, s'enfonçant de plus en plus entre leurs branches crochues. L'ombre, peu à peu l'engloutissait, tandis qu'elle s'ouvrait aux bruissements de la forêt. Elle était dans son élément.
Pourtant, elle n'aimait pas la nature. La nature l'avait faite orpheline et l'avait plongée dans la décadence. Elle avait eu ce don par hasard, sans le désirer, même s'il l'avait sauvé d'une mort probable. Elle détestait ce vert qu'elle voyait trop, ce vert pur, trop propre pour elle.
Depuis sa tendre enfance, Jude n'avait jamais été au mieux. Elle ne le sera jamais.

Le jeune homme resta un instant interdit, il venait tout simplement de parler dans le vent, la jeune fille ne l'avait pas entendu ou alors elle l'avait tout simplement ignoré, ce qui le contrariait au plus haut point. Il prit un instant pour se calmer et avec autant de souplesse et sans un bruit il retourna dans ses branches pour refaire son entrée. Cette fois il arriva juste devant la jeune personne, un large sourire ironique et sadique aux lèvres.

"Bien le bonsoir. Ce n'est pas très prudent de sortir à cette heure, surtout avec tant d'animaux et de créatures étrange dans la forêt."

Tout en parlant il s'approchait lentement mais sûrement, pour finir presque nez contre nez avec la jeune fille.

"Je m'en voudrais qu'il arrive quelque chose à un aussi joli minois. Peut-être voudrais-tu que je te tienne compagnie le temps que tu passeras dans cette forêt. Je ne voudrais pas que quelque chose se passe mal pour toi."

Dans son esprit à moitié fou et tordu se dessinait déjà quelques idées pour en faire ce qu'il voulait. Après tout ils étaient déjà assez loin de l'académie et il avait décidé qu'il lui fallait une proie ce soir.

Jude avançait toujours, quand elle perçut une présence inconnue. Insouciante, elle pensa à un animal et continua de s'enfoncer entre les ardres quand une silhouette atterrit devant elle avec une souplesse étonnante. Surprise, elle s'arrêta et considéra d'un oeil méprisant le garçon, posé devant elle. Il semblait à peine plus vieux qu'elle, et un peu étrange.
Il lui parla, trop mielleusement pour qu'elle le croit sincère. Fatiguée et lassée par sa journée, elle marmonna d'une voix calme, mais froide, assez peu engagente, refroidie par les propos du garçon:
- Ecoute, si tu veux une pute, va la chercher ailleurs. J'ai pas besoin de toi.
Un immense sourire, plein de méchanceté étira ses lèvres quand elle vit le visage défait de l'autre. Profitant de la surprise qu'elle avait engendré par sa violence verbale, elle lui passa devant et continua son chemin, sans plus se soucier de lui.
Au passage, elle écrasait sans ménagement les moindres jeunes pousses, les moindres fleurs de ses semelles de métal. Le garçon paraissait la suivre. S'il insistait, ce ne serait pas trop mal, elle allait pouvoir s'amuser.

En à peine une minute cette personne le cassait royalement et magistralement. L'adolescent se demandait s'il allait pouvoir endurer encore ne serait-ce qu'une parole sur ce ton mais il n'eut pas le temps d'y réfléchir car sa soi disante proie le dépassait, le laissant seul. Avec tout le calme dont il était encore capable il tenta de réfléchir mais ce fut en vain. Elle avait dépassé les bornes, en tout cas de son point de vue. Il entreprit de la suivre alors mais cette fois-ci sans se faire discret, il voulait au contraire qu'elle l'entende et elle allait l'entendre. Le ton de sa voix n'avait plus rien de mielleux, il parlait relativement normalement en supposant qu'il, ait un jour, été normal.

"Je crois que tu as mal compris... Ce n'était pas dans mon intention de faire ça... Euh tu m'écoutes?"

Visiblement non, elle l'ignorait encore mais cette fois c'était bel et bien voulu pas de doute possible. Le jeune élu avait dépassé le stade de la contrariété et ça s'entendait dans sa voix.

"T'as décidé de m'ignorer? Eh! Tu m'écoutes!!"

En un bond il était à sa hauteur, la colère le poussant à accélérer pour lui prouver qu'il ne comptait pas la laisser faire. Il lui attrapa vigoureusement le poignet, sans faire attention à l'éventuelle douleur qu'il pourrait occasionner, et la plaqua contre un arbre. Une étrange lueur brillait dans ses yeux noirs, sûrement était-ce dû au fait qu'il se sentait fort devant cette adolescente qu'il pensait maîtriser.

"J'ai vraiment horreur qu'on m'ignore, je vais tâcher de bien te le faire comprendre."

A ce moment il leva sa main pour attraper son deuxième poignet, prêt à l'envoyer valser.

Jude marchai toujours ignorant le garçon. Elle jouissait de l'énervement qu'elle occasionnait chez lui. Un sourire sadique et passionné éclairait son visage, tandis que l'autre lui parlait.
Soudain, il l'attrapa et la plaqua contre un arbre. Son sourire ne se défit pas, et elle leva l'autre main pour le frapper mais il la devança. Sans la moindre de surprise, elle éclata de rire.
- T'as quel âge ? Quatorze ans ? Tu devrais savoir qu'on ne s'attaque pas aux plus forts que soi, railla-t-elle. Il allait pouvoir constater qu'elle n'était pas la faible poupée qu'il croyait. Elle dit d'une voix pleine de la pitié qu'elle éprouvait pour l'autre:
- Pauvre petit, je suis vraiment navrée d'en arriver là. Fallait te méfier.
Et profitant de la perplexité du garçon, elle lança son genoux vers les bijoux de famille ( xD ) du garçon et se dégagea.
- Je suis désolée mais quand on a un point faible aussi gros que le tien, on évite de se faire approcher.
Ellle commença à s'épousseter négligement, sans un regard pour l'autre.

hj: désolée c'est un peu court j'ai fais cque je pouvais. ùù

Xilian se demanda un instant ce qui se passait dans la tête de la jeune fille, l'instant d'après il se retrouvait un genou à terre, se tenant les parties qui lui étaient fort douloureuses. Étant déjà irrité ce coup n'avait bien sûr fait qu'empirer les choses, mais la douleur était encore grande. Il jeta un regard mauvais à celle qu'il avait considéré quelques minutes plus tôt comme sa proie, une fois de plus elle faisait comme si de rien n'était, comme s'il n'existait pas, ça l'énervait au plus haut point. Petit à petit sa rage prenait forme et son pouvoir s'éveillait, il ne tarda pas à le sentir et avec ceci un nouveau sourire vint déformer son visage. Il tendit le bras en direction de l'élue et dans l'instant une paroi très fine et presque translucide se forma tout autour d'eux, l'empêchant ainsi de partir, bien que le but recherché était d'occuper son attention quelques secondes.

"Tu vas... le regretter..."

Dans un sursaut de rage il lutta contre la douleur et se releva. La suite s'enchaîna très vite. Il balaya de son pied ceux de la jeune élue, lui faisant perdre équilibre pendant qu'il la poussait au sol du coude. Une fois qu'il l'eut mise à terre s'allongea en partie sur elle, plaçant tout son poids sur elle et bloquant une de ses mains sous lui, l'autre en la tenant fermement. D'un air vainqueur il lui sourit, fier de sa victoire illusoire et de courte durée. L'adolescent approcha son visage au plus prêt de celui de sa "proie" pour mieux la narguer.

"Je suis loin d'être le gars pitoyable que tu penses et je vais te le prouver."

Appuyant un plus sur la jeune fille il s'assura de son immobilité et de son inaptitude théorique à ne pas se défendre. Il plaqua sa main libre contre le front de la jeune fille et pressa de plus en plus fort pour que la douleur puisse se faire sentir.

"Alors? Qu'est-ce que ça fait de se retrouver dans cette situation... Dis moi si tu as mal et j'arrêterai..."

Le jeune homme avait un sourire mauvais et dans sa voix on sentait l'ironie qu'il utilisait pour essayer de ridiculiser sa proie. Il s'approcha doucement de l'oreille de la jeune élue et lui souffla à l'oreille, croyant encore que la victoire était sienne.

"Tu es ma proie..."

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