ETAT CIVIL
Nom et Prénom : Anya Alice. Je m’explique pour le Alancya avec lequel je vais poster et qui figure sur ma signature. Elle a décidé de rompre totalement avec son passé en venant sur Shima, et a donc pour cela effacé les seules traces de son idendité qui aurait pu y rester, en prenant ce nom (contraction si on y regarde de plus près).
Age *: 15 ans et des cacahuètes
Date d'anniversaire *: 19 octobre
Pouvoir Contrôlé*: Foudre
Clé de l'Esprit *: Sa chevalière, bien qu'elle ne le sache pas (Alancya, pas la chevalière, qui, jusqu’à preuve du contraire, n’est pas douée de conscience). Elle symbolise son appartenance à sa famille, donc à son père, ce qu’elle voudrait pouvoir effacer. Seulement on ne peut nier nos racines, et Alancya en prend douloureusement concience, incapable qu’elle est de se séparer de cet objet.
PHYSIQUE
Laure regarde sa nouvelle voisine avec curiosité. Il faut dire que les homothéties que s’évertuent à leur expliquer Mme F. n’ont pas cet attrait de la nouveauté que possède Alice. Et puis comme celle-ci semble très absorbée par le tableau, Laure peut la détailler tout à son aise, sans risquer d’être surprise. Elle est jolie, enfin non, ce n’est pas ça le mot. Laure fronce le nez, essayant de mieux la définir. Elle ne pourrait pas dire réellement l’adjectif qui correspond à cette fille. Elle n’est pas ce que les mecs appellent bien roulée, elle fait plutôt partie des planches-à-pain. Enfin il ne faut pas oublier qu’elle possède un an de moins, elle va encore grandir. Et puis elle est maigre, Laure est quasiment sûre qu’elle est anorexique. Mais elle possède quelque chose… Peut-être est-ce à cause de ses cheveux, d’un roux flamboyant, qu’Alice semble avoir renoncé à dompter. Quoique non, c’est son expression tout entière, ses yeux violets qui lui mangent le visage et lui donne un air presque enfantin. Elle doit porter des lentilles pour avoir cette couleur, comme Marie qui en met des bleus, mais c’est sans conteste à elle que ça va le mieux. Quoique Laure n’est pas sûre de cette hypothèse, car sa camarade ne semble pas se préoccuper à ce point de l’apparence physique pour mettre des lentilles dans le seul but de changer la couleur de ses yeux. On ne peut pas dire que son habillement sorte de l’ordinaire, elle n’a pas l’air de vouloir se faire remarquer. C’est vrai qu’elle n’a pas besoin de ça, en arrivant en plein milieu du trimestre elle y arrive déjà très bien sans avoir besoin d’en rajouter. Tiens, Alice se tourne vers elle. Oui oui, elle peut prendre son blanco, pas de problème. Laure regarde alors cette main fine pendant qu’elle efface, c’est ce qu’elle appellerait une main de pianiste, même si les ongles rongés enlèvent une partie de cette beauté. La bague qu’elle porte l’intrigue, elle semble très ancienne pourtant l’éclat de l’ambre qui y est scellé nie toute vieillesse. On peut voir en transparence des armoiries gravées sur le métal, qui ne peut être que de l’argent… Notre curieuse se reconcentre sur son visage, et observe son nez, fin et en légère trompette, qu’Alice fronce légèrement sous l’effet de la concentration, en se mordant la lèvre inférieure. Elle a d’ailleurs une toute petite bouche, mais ses lèvres sont charnues. Machinalement, Laure touche les siennes, pulpeuses, qui font sa fierté, et sourit en sachant combien ses dents sont blanches et bien alignés. En parlant de dents, elle n’a jamais vu celle de sa voisine. Il faut dire qu’elle sourit peu, voire pas du tout…
-Melle McOgan ! Si vous arrêtiez de jouer au Narcisse, vous pourriez peut-être vous intéresser à ce que je dis…
Laure baisse la tête, sans prendre la peine de répondre. Elle s’en fout, elle va demain au Cours Thalès, pas besoin d’essayer de comprendre ici quand on peut avoir des cours particuliers. Elle trouve tout d’un coup : du charme, c’est ça que possède sa voisine, comme une aura électrique…
MORAL
Le Dr Clédin, psychothérapeute de son état, appelle son assistante, qui lui annonce la patiente suivante : Melle Anya. En voilà une qui lui donne du fil à retordre, mais le psy a depuis longtemps compris qu’elle ne lui causerait aucun dommage, et a donc pris son parti de son mutisme. Après tout les consultations sont payées, tant pis si la jeune fille refuse de coopérer. Il se souvient très bien de la première fois qu’elle a poussé la porte de son cabinet, mandée par l’assistante sociale. Ce jour là, il avait cru à tort que son cas serait, sinon normal, du moins simple. Elle était dans un état abominable, comme il est logique de l’être quand un tel drame vous frappe, et les sillons que creusaient ses larmes allaient mettre du temps à disparaître. C’est du moins ce qu’il pensait. Comme il avait eu tort… Elle lui avait beaucoup parlé, dévoilé tout ce que le temps et les crises de larmes récurrentes lui permettaient, et il avait pensé pouvoir la cerner. Un point cependant l’avait étonné : la capacité qu’elle avait à s’analyser elle-même, voire à diagnostiquer ce dont elle souffrait. Peu de temps après il lui avait fait passer un test de Q.I., dont le résultat venait confirmer ses doutes et le fait qu’elle ait sauté une classe : Alice était ce qu’on appelle une EIP (Enfant Intellectuellement Précoce). Ce qui la dotait également d’une sensibilité exacerbée, pour son plus grand malheur.
Mais dès la deuxième séance, un changement s’était prononcé dans la jeune fille, qui refusait l’analyse à laquelle on la poussait. Elle lui avait d’ailleurs expliqué elle-même pourquoi :
« Excusez-moi, je sais que je ne pourrais pas vous en empêcher, c’est dans votre profession après tout, mais j’aimerais que vous ne m’analysiez pas. Je n’ai pas besoin de ça. Pas besoin de concupiscence, de soutien ou de pitié. Vous comprenez ? Je viendrai parce que je n’ai pas le choix, mais je ne veux pas me livrer. Ce n’est pas contre vous, c’est juste que c’est inutile. »
Et elle avait agi comme elle le lui avait annoncé, et ne répondait pas aux questions habituelles, trop vagues. S’il voulait lui soutirer des réponses, ses questions devaient être très précises, et porter sur des faits matériels. Sur ses sentiments la jeune fille restait très vague. Mais le Dr sentait que, comme tout être, elle avait besoin de se confier, contrairement à ce qu’elle disait. Il le sentait dans les épanchements qu’elle avait parfois, quand il touchait un point sensible, et qu’elle ne pouvait contrôler. Il avait aussi compris, car malheureusement pour la jeune fille son regard indigo était un livre dans lequel on lisait son état, qu’elle avait elle-même conscience de sa faiblesse, inhérente à la condition humaine, et qu’elle se détestait pour ça.
Déformation professionnelle ou désir de contradiction, toujours est-il que le dossier « Anya » existe bel et bien, et qu’il est d’ailleurs d’une taille conséquente, Clédin consignant dedans tout ce qu’Alice lui laisse voir, inconsciemment la plupart du temps. Cependant il ne ressent pas l’envie de l’aider, trouvant son caractère trop peu accommodant, et son cas lui prouvant que lui, psy ayant analysé des cas extrêmes de taulards ou de fous, se retrouvait bloqué face à une simple adolescente pubertaire.
Alors qu’Alice entre dans le cabinet, Clédin sort le dossier et s’apprête une fois de plus à jouer à ce combat de volonté. S’il savait que c’est la dernière fois…
Amis et ennemis : Aucun, elle n’a plus jamais poussé l’affinité (négative ou positive) jusque là après le crime de son père, convaincu qu’on ne connaît jamais vraiment un être, même celui qu’on aime plus que tout au monde. L’affection n’est pour elle que synonyme de souffrance.
HISTOIRE
«
Bien. Je vous remercie pour ce bel exposé du spleen baudelairien. L’entretien est terminé. Au revoir Melle Anya.-Au revoir Monsieur. »
C’était la dernière fois qu’elle entendait ce nom, et Alancya savait que son au revoir n’était pas seulement destiné à son examinateur. Elle quittait bien plus que ça. Enfin, elle espérait. Que Shima Anforu existe réellement, et ne soit pas seulement un délire d’internautes, qu’elle pourrait y aller sans trop de formalités, que là bas, enfin, elle pourrait oublier… Oublier son père, oublier ce qu’il avait fait, oublier combien elle l’avait aimé. Et l’aimait encore, en un sens. La perte de tous ses repères n’avait même pas réussi à tuer cet amour à la limite du complexe oedipien, ce qui prouvait à quel point sa sensibilité poussait les sentiments à s’enraciner au plus profond d’elle-même, cause de son indicible douleur.
En poussant la porte de son lycée, qu’elle n’avait somme toute que peu connu, elle se demanda si elle n’aurait pas du avoir une pointe de nostalgie. Oui, sûrement, mais elle s’y refusait absolument, et Alancya raffermit encore une fois la barrière d’épine sous laquelle elle emprisonnait ses émotions. Ses cheveux s’agitaient. La jeune fille regarda vers le ciel. Le temps était magnifique, le mois de juin touchait à sa fin. Cependant, sans pouvoir dire pourquoi, elle sentait qu’il y avait de l’électricité dans l’air.
L’électricité… Même si son esprit, qu’elle aurait aimé avoir pragmatique et terre-à-terre, s’évertuait à lui prouver que c’était impossible, elle ne pouvait nier qu’elle sentait, comment l’expliquer ? en elle une tension permanente, comme un survoltage que traduisait ses gestes et son statut d’hyperactive. Elle pensa aux orages qui avaient toujours eut lieu au moments fatidiques de son existence, comme un signe… Sa naissance, comme son père lui en parlait souvent, avant, mais aussi ce soir de cauchemar, comme elle avait pris l’habitude de l’appeler. Et celui de sa résolution…
Elle délirait totalement. Encore 2 min et elle allait se croire le nouveau Jésus. Nan mais franchement, élu de Dieu tant qu’on y était ? Les coïncidences, elle en faisait quoi ? Et tous ces orages qui avaient eut lieu sans qu’il ne se passe rien d’important ? Il fallait vraiment qu’elle se calme ! C’est pas parce qu’elle partait vivre sur une espèce d’île volante qu’elle devait se broder une vie digne de science-fiction !
Tandis qu’elle s’invectivait elle-même, ses pas l’amenaient au guichet de la poste. Ce serait son dernier contact sur Terre. Elle acheta un timbre et posta la lettre. Elle ne savait pas pourquoi elle ne s’était pas contentée de la laisser sur la table de la cuisine, où Martine n’aurait pas manqué de la remarquer, ou bien sur le bureau d’Henri. Sûrement par peur qu’il la découvre avant qu’elle puisse mettre son plan à exécution… Là au moins, elle était sûre qu’elle pourrait partir sans problème. Et puis si elle s’accrochait à des chimères, désillusion brusque à laquelle elle s’obligeait de penser depuis le matin afin de moins souffrir si elle survenait, si Shima n’existait pas, du moins pas comme elle l’avait trouvé décrit, ce serait de cette manière bien plus facile d’intercepter la lettre.
Elle n’avait pas écrit à sa sœur. Elle s’en voulait, bien qu’elle se soit persuadée que c’était le mieux, pour elles deux. Après tout, cette dernière avait l’air de se plaire de plus en plus dans sa famille d’accueil. Quand on est jeune on s’habitue plus vite. D’ailleurs Alancya l’avait habitué à la coupure qu’elle voulait mettre en elles, refusant toujours ses appels, au grand dam de Martine qui croyait qu’il fallait à une « jeune adolescente victime d’un déséquilibre involontaire », comme ils l’appelaient, des liens avec sa famille. Comme si un déséquilibre pouvait être volontaire. Et pour la famille, merci, il n’avait pas vu que la sienne n’existait déjà plus ? Quoiqu’il en soit, ainsi elle ne ferait aucun mal à Félicie en lui annonçant son départ. Il fallait qu’elle continue à vivre…
Elle s’avança doucement vers l’aéronef, prête à un départ brutal et définitif.
Comment avez-vous connu le forum? J’étais sur Tara il y a fort fort longtemps (même l’admin ne doit pas se souvenir de moi… De toute manière c’était un perso très différent de celui là) et en faisant du ménage dans mes favoris je suis retombée dessus. Par curiosité je suis arrivée ici, et ça m’a plu.