Retrouvailles :p [Pv : Dorgoth]

L'élue de l'ombre avait tellement espéré revoir Dorgoth à Shima.. Tellement rêvé ce moment que maintenant elle était perdue. Qu'est-il censé se passer maintenant ?

"Dorgoth"

Seuls ses yeux n'avaient pas changés. Ses cheveux avaient poussés, ses vêtements n'étaient plus les mêmes, les traits caractéristiques de son visage s'étaient presque effacés de la mémoire d'Ipiu. Mais ses yeux non. Elle les contempla, dévisagea Dorgoth jusqu'à l'impolitesse sans aucune gêne. Les "pourquoi" retrouvaient enfin leurs "parce que" et la boucle était bouclée.

Personne ne parlait. L'expression des prunelles d'Ipiu exprimait ce qu'elle n'arrivait pas à dire. Durant ces derniers mois, elle s'était longuement interrogée. Pourquoi le peu de choses qu'il avaient vécu, le peu de souvenirs qu'ils partageaient étaient-ils si précieux pour elle ? C'était passé si vite, un laps de temps aussi court qu'un claquement de doigt. Mais sans pouvoir l'expliquer, elle avait envie d'entendre sa voix, son rire, de voir son sourire, sentir son odeur et de l'embrasser encore, envie de prolonger le peu de souvenirs qu'elle gardait. Pas une seule fois elle n'avait ressentit quelque comme ça pour quelqu'un d'autre.

Ipiu détacha enfin son regard de celui de Dorgoth pour se planter dans celui du chat. Elle avait également pensé à lui aussi, et s'était demandé ce qu'il était devenu. Le chat crépitait d'énergie et ses prunelles vives semblaient lui dire bonjour.

La jeune fille baissa la tête et pris la main de dorgoth. Elle l'observa, la caressa et souria enfin : elle non plus n'avait pas changée.

Dorgoth frémissait, le contact d'Ipiu...il avait cru s'être détaché de ça lors de son voyage. Il avait pensé qu'ils se reverraient et se diraient bonjour comme des amis qui viennent de se connaître, et que toute leur histoire amoureuse passée resterais dans leurs souvenirs comme quelque chose d'agréablement éphémère. Mais maintenant que les doigts de l'élue de l'ombre carressaient le dos de sa main il ressentait, il savait qu'ils avaient encore beaucoup de chemin à faire ensemble, en fait il le savait depuis le début, et son jugement premier quand à leur relation n'était en fait qu'une crainte, une ombre dans son esprit qui avait pris trop de place. Mais maintenant tout était effacé, tout était comme avant, où presque. Ipiu avait changée elle aussi, dans ses souvenirs elle faisait moins adulte, peut-être étais-ce ses nouveaux habits, qui faisaient cet effet au conseiller divin, elle était peut-être plus grande aussi...autant par la taille que par les traits et le reste de son corps.
Le maître des cendres se surprit à réfléchir de cette façon, il n'arrivait pas encore à se rendre compte. Pourtant tout son être semblait baigner dans une énergie frémissante.
Soudain, ce fut le choc, tout ses sentiments prirent forme et ce bref instant de stupeur prit fin et le monde se remit en marche.
Dorgoth inspira à fond tandis que des larmes lui montaient aux yeux. Les contenant avec peine il enserra totalement la jeune fille dans ses bras avec le plus de douceur dont il était capable. Tremblant légèrement il déposa un baiser dans sa chevelure de jais.

"Je..."

Mais il ne savait pas quoi dire, d'ailleurs il n'y avait rien à dire, le maître des cendres embrassa le cou d'Ipiu, tout aussi doucement, sans se soucier des quelques élèves présents dans le hall qui les regardaient où encore du chat qui s'était métamorphosé en oiseau et qui volait dans tout le hall en poussant des piaillement de joie.

En sentant le contact des lèvres de Dorgoth sur son cou, Ipiu eut en mémoire la chanson des Sick Puppies qui les avaient réunis en ce soir de bal. La soirée avait été plus que magique et parraissait maintenant iréelle tant les détails avaient été ressassés dans sa tête.
Sous les piaillements énergiques du zoziau (qui semblait s'être mis à faire la sérénade à une hirondelle apparament inexistante), l'élue enlaça Dorgoth et embrassa son front, ses yeux, son nez, ses joues, redécouvrant lentement le visage de celui qu'elle aimait. Ses lèvres arrivées devant les siennes elle attendit quelques secondes avant d'échanger un baiser si fort et émotionnel qu'il parut durer des heures et pourtant pas assez de temps pour les deux élus.

La tension de tous ces mois de séparation et l'intensité de ces retrouvailles passées, la jeune fille se sentait épuisée, soulagée et ne pensait plus qu'à vivre et chanter et courir partout avec son amoureux. Elle enfouit son visage dans son torse, comme elle aimait tant faire, et huma son odeur jusqu'à l'étourdissement. Son coeur battait la chamade, pour une fois plus grâce à l'amour qu'à de la peur. Ce qui était toutefois bien différent et tellement plus agréable.

"Ca te tente une ballade ? Je pense qu'on a bien des choses à se dire.."

Dorgoth s'écarta un peu d'Ipiu pour la regarder, sans répondre, il n'y croyait pas vraiment mais, de toutes façons, il n'avait pas envie de se poser des questions pour le moment. Il la dévisagea encore et encore, son regard de braise sillonant son visage, glissant sur sa joue pâle, caressant son menton, ralentissant légèrement sur ses lèvres pour finalement s'envoler et se plonger dans la douce abîme des yeux sombre de l'élue de l'ombre. Finallement il lui caressa la joue, il n'avait pas déjà esquissé ce même geste il y a cinq minutes à peine? Bah quelle importance, sa main redescendit pour prendre délicatement celle de la jeune fille. Elle lui parut minuscule et si douce, si bien que quand il la tira vers les escaliers il eut soudain peur de lui faire mal et s'arrêta le temps qu'elle le suive. Puis comme s'il voulait s'enfuir plus vite, plus loin il la souleva de terre et s'envola pour passer par dessus les marches de marbre. Ils filèrent par dessus les couloirs au haut plafond de cathédrale survolant tout les élus et accompagnés par leur exclamations. Dorgoth atterit sur une terrasse et s'engouffra dans un couloir bordé de grandes fenêtres tout en faisant disparaître ses ailes il continua à courrir. Il tenait toujours Ipiu serrée contre lui mais regardait droit devant lui, il passa en trombe devant l'infirmerie manquant de renverser une infirmière qui l'invectiva chaudement, puis il déboucha soudain dehors sur un grand plateau carrelé de noir et rouge ou un élu révisait tranquillement ses cours. D'un bond félin le maître des cendres sauta par dessus lui pour rencontrer le vide.
Ils chutèrent, Dorgoth ferma les yeux et compta...un...le sol se rapprochait de plus en plus vite, deux..les élus en bas poussèrent des cris d'horreur, ils allaient percuter le sol à vitesse grand V et conseiller divin ou pas...trois! Dans un rugissement de flammes les ailes du maître des cendres apparurent et il remonta en chandelle pour finalement se diriger vers le lac sans pour autant réduire sa vitesse. En vue de l'étendue scintillante il redescendit doucement pour finalement se poser sur la petite île au centre du point d'eau. Il n'y avait personne alentour, c'était parfait. Enfin il se pencha sur Ipiu, durant toute sa course il n'avait pas baissé les yeux, concentré sur ses gestes et mouvements.

"Alors? Pas trop secouée?"

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