Entrée silencieuse

Veronika fut contrainte de progresser sur l'île au moyen de ses jambes, le petit aéronef qu'elle avait trouvé au pied de l'île ayant lâché. Elle se trouvait dans une immense forêt verdoyante, vierge de toute marque d'hommes. Elle se demandait si ce que lui avait raconté la vieille était vrai, si il y avait vraiment d'autres gens comme elle qui vivaient dans un château au centre de ce rocher. Quoiqu'il en soit, ce n'était pas le moment pour elle de douter; elle continua à s'avancer entre les enchevêtrements de lianes et de feuilles, d'éviter les mares de boue et d'enjamber quelques fissures dans le sol. Le vent ne réussissait pas à pénétrer la conopée, Veronika entendait au dessus d'elle les alizés s'écraser sur les feuilles qui composaient le cime des arbres.

Plus elle s'avançait vers l'intérieur des terres et plus elle pensait qu'elle ne trouverait jamais d'habitations et que toute les histoires que lui avait contée la vieille n'étaient que des légendes, des mythes sans fondement. Le vent se faisait fort, et faisait vaciller les feuilles; enfin Veronika approchait de la fin de la forêt. Elle pouvait sentir la caresse d'une brise sur son visage, elle sentait l'air frais et pur qui emplissait l'air. Lorsqu'elle arriva enfin au bout de la forêt, au bout d'une heure ou deux de marche, elle regarda ses souliers, dégoûtée... Ceux-ci étaient couverts de boue noire et collaient à ses pieds. Elle fut contrainte de les enlever, et elle les attrapait du bout de ses doigts afin de ne pas salir le reste de ses vêtements.

Elle franchissait maintenant une large plaine donc elle apercevait difficilement la fin; le soleil brillait haut et fort dans le ciel. Il devait être aux alentours de 13 heures. Elle s'arrêta à de nombreuses reprises sur la plaine pour reprendre son souffle, cette marche l'avait épuisée au plus haut point. Lorsqu'en fin elle fut remise sur pattes, le soleil commençait à se coucher et son ventre criait famine. Mais elle ne pouvait pas se forcer à tuer un animal elle-même... Ces bêtes si dociles et attachantes... Elle abandonna l'idée de manger quelque chose de consistant, et lors de sa route vers le centre de l'île elle ramassa quelques baies et fruits divers, ce qui réussit à contenter son ventre quelques instants.

Le soir était tombée, et elle observait assise sur une grosse pierre l'horizon. Finalement cette île semblait vide... Il n'y avait aucune lumière, aucun son, rien qui pouvait attester de la présence d'hommes. Elle se décida de rebrousser chemin avant de se rendre compte qu'elle avait traversé l'île de long en large pour rien; et c'est là qu'elle put voir qu'au loin brillait quelque chose, ce n'était pas très visible, mais ça prouvait au moins qu'il y avait une âme vivante sur cette île.

Elle continua sa route en direction des lueurs estompées qui illuminaient l'horizon. La fatigue commençait à la gagner, et elle finit par se résoudre à coucher à la belle étoile et de reprendre son voyage le lendemain.

Le soleil venait de se lever par delà les pics enneigés de l'île. Le vent frais caressait sa peau nue, et elle se réveilla ainsi, immergée dans la nature. C'était un réveil très agréable, même s'il faisait un peu froid. Après s'être abreuvée dans un petit ruisseau, elle reprit sa route en direction de l'endroit où elle avat pu apercevoir une lumière la veille. Elle espérait seulement que ces lumières ne venaient pas d'une tribu nomade, auquel cas elle ne les retrouverait probablement jamais.

Au fur et à mesure qu'elle continuait, l'air devint plus chaud, la journée venait de commencer. Il devait être environ 10 heures, car le soleil étaient encore à l'ouest et ralentissait son rythme de croisière. Elle avait appris à lire dans les astres lorsqu'elle était encore à l'école et que l'on avait organisé une sortie dans un observatoire au nord de la Finlande.

Vers 14 heures, elle atteint enfin la ville. C'était un endroit plaisant où vivaient des personnes honnêtes. Ils avaient même eu la gentillesse de lui indiquer le chemin pour se rendre dans ledit château, qui pouvait déjà être vu d'ici. Veronika souriait, car après quelques jours d'errance en solitaire elle avait enfin rencontré d'autres personnes. Elle s'avança silencieusement sur le sol pavé des rues de la cité.

Après moins d'une demi-heure elle frappa à la porte du château. Elle ne prit pas la peine d'attendre une réponse qu'elle poussa la porte lentement, et glissa sa tête à l'intérieur. Au vu des nombreuses décorations et verreries, elle se trouvait dans le hall du château. La couleur rouge dominait sous tous ses aspects. Le hall était empli de nombreuses tapisseries et de bibelots. Su plafond était suspendu un lustre en diamant, ou en cristal, elle ne savait pas vraiment faire la différence entre ces deux matériaux, qui devait coûter une fortune.

Elle s'avança dans le hall et s'assit sur une chaise qui traînait, non loin de là, attendant que quelqu'un vienne lui souhaiter la bienvenue, ou même vienne la chasser pour son manque de courtoisie et de politesse. En attendant une âme qui vienne la saluer, elle déposa ses chaussures sales en face de ses pieds boueux et se mit à contempler l'architecture des lieux. Elle finit par se lasser d'attendre et reposa sa tête sur l'arrière de la chaise et s'endormit.

Dans son rêve elle revoyait sa jeunesse, ses amis, ses parents qu'elle regrettait... Pourquoi donc l'avait-ils abandonné à cause de son don? Elle ne se souvenait plus exactement du visage de ses parents, ça devait faire plus d'un an qu'ils ne s'étaient pas vu et ses souvenirs commençaient à s'estomper. La seule personne dont elle se souvenait parfaitement était une de ses amies, Annette, qui malgré son don avait décidé de rester son amie. Elle avait un visage doux, de mignons yeux, un nez fin et long; ce n'était certes pas la plus belle fille de l'école, mais elle avait un certain charme.

Ce dont elle se souvint parfaitement fut le moment où le directeur la convoqua, ses parents et elle. Ce jours-là il avait une mine sombre, et ses yeux étaient en permanence rivés vers le sol, il avait honte de son geste, mais était obligé de l'exécuter afin de garder son poste. Il a longtemps parlé des capacités de Veronika, qu'il considérait comme une bénédiction mais que le conseil ne voyait pas de cet oeil; des élèves qui craignaient Veronika pour ce qu'elle était; du ministre de l'éducation qui risquait de débarquer de force dans le collège; et de tant d'autres choses.

Elle se souvint aussi du moment où elle quitta le collège cet après-midi là, la tête baissée et les yeux en larmes et que ses parents n'avaient même pas daigné la consoler, et qu'ils avaient continué en direction de la voiture sans se soucier d'elle. Elle qui était fille unique, pourquoi était-elle tant haïe par ses parents? Qu'avait-elle fait pour mériter une telle punition? Elle n'avait pas demandée à être 'anormale', elle aspirait simplement à la réussite à l'école et à l'entrée dans une université prestigieuse.

Elle finit par se réveiller, entendant des bruits de pas résonner dans le hall. Elle avait encore la tête appuyé contre le dos de la chaise et un mince filet de bave avait dégouliné du coin de ses lèvres. Elle s'empressa de s'essuyer et de redresser ses vêtement chiffonées. Elle glissa ses chaussures sous sa chaise et se redressa, essayant de paraître un peu plus présentable, bien qu'elle ne le fut pas. Combien de temps avait-elle dormie? Peut-être moins d'une minute, peut-être une heure. Et ne pouvant pas voir le soleil, elle ne pouvait pas estimer l'heure présente. Elle se contenterait de demander l'heure un peu plus tard.

Le bruit de pas approchait encore. Veronika passa ses mains dans ses cheveux ébourrifés pour les rendre plus lisses, tamponna son visage pour ne pas paraître trop bouffi et s'assura que ses chaussures n'étaient pas trop visibles. Devant ses pieds il y avait un peu de boue séchée, ce qui aurait pu jouer en sa défaveur, mais elle n'en prit pas compte, car elle n'aurait jamais le temps de s'occuper de telles bagatelles.

Ses jambes la démangeaient, ce devait être à cause du contact avec de nombreux arbres urticaires. Si elle s'était vue dans un miroir à ce moment précis, elle aurait sûrement eue peur d'elle-même; elle ressemblait à quelqu'un qui n'avait pas pris de douche depuis plusieurs jours et qui semblait ne pas avoir dormi. Sa peau était tiraillée et griffée à certains endroits. Si on lui avait dit que la forêt était aussi dense et abritait tant d'arbres piquants et urticaires, elle l'aurait probablement contournée, quitte à arriver deux jours plus tard au château.

Elle était impatiente de rencontrer une personne qui lui ressemblait, enfin... Du moins elle espérait que cette légende disait vrai... Mais après tout, une île flottant, c'est très peu commun, alors pourquoi pas d'autres gens comme elle. Elle inspira un grand bol d'air, se tint droite, et jeta un dernier coup d'oeil pour s'assurer que ses souliers étaient bien cachés derrière la chaise. Que de peur et de stress pour ce premier jour, qui se déroulerait probablement bien.

En cette journée en soleillé, Spyjer passa toute la matinée, ainsi que un petit bout de l'après-midi, dans la salle commune du Métal. Il y travaillait souvent ces temps-ci pour une raison obscure et tenu secret. Spyjer, fatiguais de cette matinée, enleva sa blouse de peintre pour laisser place à une chemise blanche sous un veston noir, un jean bleu, des chaussures de sécurité et enfin une petite écharpe violette, des formes ressemblant à des cœurs était brodaient dessus. Spyjer sortit de la salle pour prendre un bon bol d'air ...

Spyjer voyageait de couloirs en couloirs pour enfin arriver au Hall. Ce Hall qui, comme à son habitude, était très actif. Spyjer descendit les escaliers en faisant quelques "Salut" ou autre "Hey" aux élus dont il a connaissance mais soudain ses yeux vairons se posèrent sur une jeune fille droite comme un piquet, un peu ébouriffée et ... Oh Mon Dieu !! Elle est pied-nue, un peu de boue fraiche s'était formée devant la jeune fille "Sans doute ! Elle est nouvelle et elle a fait un sacré périple !!" songea-t-il en s'approchant d'elle ...

-Bienvenue à Shima !

S'écria-t-il en ouvrant les bras, comme s'il voulait la prendre dans ses bras ...

- Merci!

Veronika se détendit au vu de la personne qui était venu l'accueillir, il ne semblait pas être quelqu'un de strict. Par ailleurs, il semblait être un peu plus âgé qu'elle, bien que certains traits de son visage d'enfant sage semblaient le rendre plus jeune qu'elle. Il lui sourit et tendit les bras comme pour l'accueillir, mais elle ne bougea pas; elle se méfiait un peu des hommes qui ouvraient leur bras de cette façon dès la première rencontre et par ailleurs elle ne voulait pas salir ses vêtements bien repassés.

Lorsque Spyjer posa son regard sur ses pieds dénudés et sale, son visage rougit, la rendant plus mignonne qu'elle l'était déjà et elle fit un pas en arrière, tentant désespérément de masquer ses pieds. Peine perdue, ses souliers étaient dans un piteux état; et puis elle était plus présentable pieds nus que dans ses chausses. Gardant toujours une certaine distance vis-à-vis de Spyjer, elle lui fit un sourire angélique et commença par se présenter.

- Je m'appelle Veronika. Je viens d'un pays assez lointain connu sous le nom de Finlande.

Elle s'avança ensuite en direction de Spyjer et en fit le tour. On aurait dit qu'elle était en train d'observer un ustensile de cuisine dans un supermarché pour s'assurer de sa qualité. Après un tour, elle s'arrêta devant lui, et lui fit une pichenette sur le front; suite à quoi elle recula de quelques pas dans un petit rire joyeux. Ses pieds ne faisaient pour ainsi dire presque aucun bruit lorsqu'elle marchait sur le sol. A vrai dire, son poids et sa taille contribuaient à son habilité à passer silencieusement partout; fût-elle un peu plus grande ou lourde et on l'aurait entendu marcher bruyamment.

- Et toi? Tu t'appelles comment?

Veronika recula encore, et trébucha en rencontrant la chaise; heureusement elle réussit à se rattraper et évita ainsi la chute. C'est à ce moment qu'elle découvrir le royaume de lumières dont le plafond était composé, une merveille et un enchantement pour les yeux. Elle s'arrêta un instant, contemplant la voûte du Hall, puis à nouveau détourna son regard vers Spyjer. Elle remarque ses yeux vairons, un rouge et l'autre vert... Elle n'avait encore jamais rencontré de gens aux yeux rouges, et elle se demandait si c'était un accident qui avait provoqué cette pigmentation ou bien si c'était génétique. Mais elle n'oserait jamais lui poser une telle question.

- Au fait, sommes-nous dans ce lieu où vivent des personnes possédant des... pouvoirs?

Elle hésitait encore à prononcer ces mots, de peur qu'on la chasse encore. Elle avait déjà assez souffert à cause de ce don qu'elle avait hérité et préférait en parler le moins possible. Ses souvenirs datant d'un an lui revinrent pendant un bref instant - encore. Son visage changea, il était tendu par la peur et l'amertume. Ses yeux se rivèrent vers le sol; à chaque fois qu'elle y pensait, ces tristes souvenirs brisaient son moral. Elle essaya cependant de rester joyeuse devant Spyjer, elle ne voulait pas montrer sa déchirure et sa peine quotidienne.

Mais n'était-ce pas ridicule de souffrir pour les chimères du passé? Regretter des actions dont l'on était indépendant et qui appartenaient désormais aux reliques du passé? Elle essaya de se rappeler de ses bons souvenir avec la vieille. Elle qui l'avait aimée comme sa propre fille, et pourtant Veronika n'était qu'une inconnue pour elle... Et elle sourit à Spyjer, un sourire magnifique et empli d'émotions, bien que son visage fut encore crispé par une certaine tristesse.

Elle espérait trouver dans ce lieu des choses dont elle n'avait pas eu accès pendant plusieurs jours déjà... Comme un bon bain, une brosse à dents neuve, des vêtements propres, du savon, du shampooing, de l'eau chaude et du maquillage. Tant de produits qui étaient tous essentiels à une fille... Et puis elle en avait réellement besoin, elle qui avait survécu plusieurs jours sans prendre de vraie douche, avec pour seuls produits cosmétiques un minuscule morceau de savonnette et une brosse à dents usée.

Peut-être même qu'elle trouverait dans ce lieu un lit rien que pour elle, recouvert d'une couverture épaisse et moelleuse, un oreiller lui aussi doux et moelleux... Une chambre rien qu'à elle, avec une table de chevet, une armoire, un lit, et un plafond lumineux. Mais elle devait probablement trop rêver... Tout cela était presque impossible, et peut-être qu'il n'y aurait même pas de place pour elle, et qu'elle devrait rentrer chez elle avec tous ses espoirs brisés... Elle ne pouvait pas s'empêcher de se préparer au pire, au cas où il arriverait.

Mais peut-être se trompait-elle, car Spyjer ne lui avait témoignée aucune réponse négative pour le moment... Peut-être que tout cela existait en ce lieu magique où tous les hommes sont considérés comme égaux, quels que soient leurs origines et leurs dons... Qu'ils soient comme les autres ou différents des autres... Après tout, ils étaient sur une île flottante, et l'idée d'une utopie parfaite tenait la route.

La jeune fille le remercie de son accueil, elle se détendit mais elle se devait se méfier de Spyjer, le fait qu'elle se jette dans ses bras l'aurait étonné.

La jeune fille rougit quand Spyjer posa son regard sur ses magnifiques pieds, malgré qu'ils tachaient par un de boues, pouvait voir qu’ils étaient beaux puis il monta le regard sur le visage angélique de Véronika, qui se présenta et elle ajouta aussi qu'elle venait de Finlande ...

-Hum Finlande ! C'est à l'Est de la Norvège et de la Suède c'est ça ?

Demanda-t-il en mettant un doigt sur le menton et le regard en l'air tandis que Véronika fit le tour de Spyjer, comme si elle voulait l'achetait à un marchand d'esclaves puis elle lui fit une pichenette sur le front, il recula d'un pas en mettant les mains sur le front, comme si c'était vraiment douloureux puis Veronika lui demanda comment il s'appelait ...

-Moi c'est Spyjer et d'où je viens ... Je n'en ai plus le souvenir.

Répondit-il d'un ton triste et en fermant les yeux, ce qu'il lui empêcha de voir la mini chute de la jeune fille pour les ouvra et vis qu'elle le regardait droit dans ses yeux vairons, elle devait se dire "Oh mon dieu ! Qu'est-ce qu'il lui est arrivé ?" mais aussi loin qu'il s'en souvienne, il a toujours eut ses yeux là. Puis elle lui posa une question étrange ...

Citation :: - Au fait, sommes-nous dans ce lieu où vivent des personnes possédant des... pouvoirs ?

Il voulait dire que c'était vrai mais la pichenette de tout à l'heure ne l'avait pas encore digérer alors il pensa à une blague vraiment stupide et surtout méchant car Veronika à l'instant où elle posait cette question son visage c'était illuminé d'espoir mais Spyjer fit abstraction de ses sentiments et commençait à rire puis il détala en riant bruyamment, comme quand on se moque de quelqu'un. Il courait de partout, il montait les escaliers pour disparaitre dans un corridor puis réapparaitre par un couloir au rez-de-chaussée puis s'arrêta devant Veronika ...

-Hahaha Toi t'es une marrant ! Ici c'est un internat pour universitaire ! Hahaha

Il baissa la tête puis la redressa d'un coup affichant un visage des plus sérieux ...

-Non ! Je blague, bien-sur tout le monde ici ont des pouvoirs reliaient à un élément ! Moi c'est le Métal !

Ajouta-t-il en souriant malgré la peine qu'il a dû lui faire en faisant sa blague ...

Veronika n'avait pas adhéré à la boutade de Spyjer, elle l'aurait probablement crue si ce château ne se trouvait pas sur un rocher perché à des centaines de mètres au dessus du niveau de la mer. Mais elle était heureuse d'apprendre qu'elle se trouvait bel et bien dans le lieu que lui avait décrit la vieille; il y avait donc plusieurs types d'élus, pas seulement des personnes comme elle réussissant à sauter un peu plus haut que les autres personnes et qui pouvaient ralentir leur chûte.

Elle voulait se rendre dehors pour profiter un peu du beau temps, en plus qu'il faisait chaud - du moins par rapport à son pays natal, mais avant tout, une douche s'imposait pour elle, et elle devait aussi laver ses souliers noirs couverts de boue. Mais ne sachant pas où se trouvaient les douches, elle devait s'en remettre à Spyjer pour la guider.

- Au fait, est-ce que je pourrais rester ici?

Elle espérait simplement qu'elle pourrait, car elle n'avait désormais ni amis, ni famille. Et elle ne pourrait pas non plus retourner chez la vieille, car celle-ci lui avait fait ses adieux, en lui disant de ne plus jamais revenir.

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Elle se souvenait d'ailleurs parfaitement de la scène dans toute sa splendeur et sa tristesse. Veronika se tenait devant la porte, s'apprêtant à quitter la maison, le vent d'hiver caressait son visage sombre et triste lorsqu'elle entendit la vieille l'appeler. Bien qu'elles s'étaient dit adieu une heure auparavant, elle tenait à la voir une dernière fois.

Veronika se souviendra toujours de ces quelques minutes qui allaient à jamais bouleverser toute son existence. La vieille descendit les escaliers lentement, faisant deux pas pour franchir une marche. Elle tenait entre ses mains une liasse de billets et un pendentif de couleur violet de forme octahèdre. Lorsqu'elle arriva devant Veronika, elle baissa ses yeux, de peur qu'elle ne la voie pleurer. Elle lui tendit l'argent en prononçant ces paroles : "Ces billets t'aideront à guider ton coeur vers le bonheur, mais ne laisse pas ton coeur être guidé par eux".

Ensuite la vieille serra le pendentif entre ses mains, puis le tendit à Veronika. Lorsqu'elle leva la tête, Veronika pouvait voir clairement que la vieille pleurait, ses yeux étaient devenu rouges et sur ses joues les larmes glissaient. Elle le lui remit, prononça ses dernières paroles puis referma la porte devant Veronika.

"Garde le comme un souvenir de moi. Maintenant va, tu es encore jeune et tu as encore beaucoup à apprendre. Pars, et ne te retourne jamais, continue à avancer."

Veronika savait que c'étaient des adieux, et qu'elle ne devrait plus jamais retourner en ce lieu. Elle souleva son unique bagage, qu'elle déposa dans le taxi, pusi elle admira une dernière fois le paysage; les arbres enneigés, la poudreuse à perte de vue, le lac gelé, le petit chalet qui lui faisait office de maison... Elle allait regretter ce lieu, mais elle n'aurait pas pu rester indéfiniment ici.

Veronika n'avait pas marché à la blague de Spyjer, sans parce que c'est une ile flottante, mais elle avait l'air si joyeuse quand elle apprit qu'il y avait des être comme elle, Veronika demanda si elle pouvait rester à Shima, Spyjer lui fait signe de l'attendre là. Spyjer se dirigea vers un genre de petit accueil, il s'installa et prit un stylo, qui faisait pivotait sur ses doigts ...

-Alors !!! Une chambre !!!

Il chercha dans un registre les chambres qui étaient libres puis il en trouva une qui était non habiter puis il se dirigea vers Veronika, qui semblait être plongée dans ses pensées, pour lui annonçait la nouvelle ...

-Oui ! Tu peux rester !

Dit-il avec un large sourire puis ajouta ...

-Je pense que tu voudrais prendre une douche ? C'est au Deuxième étage juste à proximité de ta chambre ! Viens je vais te montrer !!

Spyjer ouvrit la marche et tendit la main à Veronika ...

Spyjer amusait Veronika, il était si différent, de par sa façon d'être et sa façon de se comporter. Il était attentionné, sympathique, et comique. Il avait tout ce qu'une fille pouvait aimer - ou du moins tout ce que Veronika aimait chez quelqu'un.

'-Oui ! Tu peux rester !'

En entendant cette nouvelle Veronika sautilla, euphorique et enjouée de pouvoir rester au château. Une minuscule et imperceptible larme de joie se dessinait au coin de ses yeux, prouvant la sincérité de son bonheur. Et lorsque Spyjer lui proposa de la guider vers les douches, elle n'hésita pas un seul instant; elle courut vers lui et attrapa sa main. Elle se pressa et avançait plus vite que Spyjer, l'entraînant vers le deuxième étage.

Elle grimpait quatre-à-quatre les marches de l'escalier, impatiente de pouvoir visiter sa nouvelle chambre et de pouvoir entrer sous l'eau tiède ou bouillante de la douche. Elle vivait un véritable rêve. Lorsqu'elle fut arrivé au milieu de l'escalier qui menait au premier étage, elle s'arrêta, se souvenant qu'elle avait oublié ses souliers sous la chaise sur laquelle elle s'était assise en arrivant. Elle ne pouvait les laisser là où ils se trouvaient; elle devait les laver et elle ne marcherait sûrement pas nu-pieds partout dans le château.

- Attends moi ici, ok?

Elle dévala littéralement les escaliers, du plus vite que ses petites jambes lui permettaient. Et lorsqu'il ne restait plus que trois ou quatre marche, elle fit un petit bond et atterrit silencieusement sur la tapisserie du château. Elle courut en direction des ses chausses, s'arrêta un petit instant pour reprendre son souffle, puis elle reprit son ascension de la cage d'escaliers. Elle se saisit de la main de Spyjer et continua de l'entraîner vers le second étage.

Les escaliers semblaient interminables, tellement ils étaient grands et pénibles à gravir. Mais la multitude de marche qu'il restait à franchir ne semblait pas effrayer Veronika qui continuait à grimper - bien que son rythme était un peu plus lent cette fois-ci. Elle ne se souciait guère de Spyjer et ne pensait qu'à arriver dans sa chambre et de pouvoir s'y installer.

D'une main elle attrapait celle de Spyjer et de l'autre elle tenait ses souliers, sur son dos se balançait son petit sac à dos. Elle observait quelques ombres d'élus se profiler dans le château, mais ne prit même pas le temps de s'arrêter pour les saluer. Toute sa vie semblait axée sur cette chambre qui lui avait été offerte. Les seules choses qu'elle remarquait et prenait le temps d'observer étaient les bibelots du château et sa multitude de tapisseries orientales.

Lorsqu'elle arriva enfin au second étage, elle s'assit sur le rebord de l'escalier. Elle était à bout de souffle, et Spyjer aussi semblait être exténué de par cette 'conquête de l'Everest'. Elle avait soif, et pour cause elle sortit de son sac à dos - qui avait fait office de valise - une petite gourde en acier inoxydable et but quelques gorgées de l'eau qu'elle avait recueilli des ruisseaux de l'île.

Elle tendit ensuite la gourde vers Spyjer, en lui demandant s'il en voulait. Son visage était rayonnant car elle était euphorique, presque hystérique, à l'idée de rester dans ce lieu magique. Assise ainsi sur le rebord de l'escalier, elle prit le temps d'observer l'architecture du château. C'était en l'observant minutieusement qu'elle constatait que ce château avait dû être l'oeuvre de dizaines de générations. Ces pierres dont était constitué le château n'avaient sûrement pas été empilés en quelques jours.

Perchée à cette hauteur, elle pouvait entendre le vent se briser sur le dôme du château et les oiseaux virevolter à quelques mètres au dessus de sa tête. Shima était décidément un véritable paradis, une utopie miraculeuse. Finalement la vieille avait raison, Veronika n'aurait aucun mal à se plaire en ces lieux et de se faire de véritables amis. Elle pourrait aussi utiliser ses 'dons' sans pour autant être considérée comme un monstre, une abomination de la nature. D'ailleurs, ceux qui considéraient les personnes différentes comme des monstres n'étaient guère mieux, car ils ne se fiaient qu'aux apparences sans essayer de comprendre et décrypter le véritable sens du coeur.

Elle finit par se relever, ayant pleinement récupéré de l'ascension des escaliers. Désormais ce sera à Spyjer de la guider, car elle ne savait pas où aller. Le château était encore un dédale pour elle, et il lui faudrait plusieurs semaines, voire quelques mois, pour se souvenir par coeur de tous les couloirs, de tous leurs recoins et de la position de chaque pièce. Mais pour le moment, tout ce qui importait était de trouver sa chambre pour déposer ses affaires et filer illico-presto en direction des douches.

Elle salivait presque à l'idée de sentir le liquide chaud caresser sa peau, l'enrober dans sa douceur voluptée, puis dégouliner le long de son corps. Elle espérait seulement qu'elle pourrait profiter de ce moment de détente et de plaisir en toute tranquilité. Combien de temps depuis sa dernière douche? Elle se souvenait s'être débarassée de toutes les impuretés qui souillaient sa peau avant de quitter la vieille, elle se souvenait aussi d'être passée sous une douche avec hâte dans un hôtel après sa séparation avec la vieille, mais rien de plus... Peut-être était-ce là qu'elle avait pris sa dernière véritable douche, il y a deux semaines, peut-être plus...

Spyjer n'eut le temps de comprendre ce qu'il lui arrivait qu'il était déjà au milieu de l'escalier, Veronika semblait déborder d'énergie. Spyjer la regardait dédaller comme une furie - Si on était dans un cartoon, on aurait put voir des trainées de fumées derrière elle - Puis elle revint aussi vite et empoigna la main de Spyjer pour gravir les innombrable marches ...

Spyjer se remémora tous les accueils qu'il a bien put faire pour trouver une semblable à celle-ci mais ne trouva pas, au rythme de la marches, il vit des élues faisant les yeux ronds voyant Spyjer se faire trainer énergiquement et joyeusement par une inconnue, il leurs fit quelques signes de la main ...

Puis ils arrivèrent enfin au deuxième étage, Il reprit son souffle tandis que Veronika but quelques gouttes de sa gourde puis en proposa à Spyjer qui acquiesça puis prit la gourde délicatement et but. Il se rappelait où était la chambre destinée à Veronika, il prit sa main et la conduisit vers sa chambre ...